Cote d'Ivoire: Cacaoculture durable- Un partenariat pour la restauration de la forêt et renforcement des communautés locales

27 Juin 2023

Une collaboration exceptionnelle entre le secteur public et le secteur privé vise à protéger la forêt classée de Cavally, une forêt adjacente aux zones de production de cacao à l'Ouest de la Côte d'Ivoire, en travaillant directement avec les communautés locales.  Rapportent les sources officielles ivoiriennes.

Initié par le gouvernement ivoirien, Earthworm Foundation et Nestlé en 2020, le projet de reboisement et de protection de la forêt Cavally accueille aujourd'hui de nouveaux partenaires pour plus d'impact : l'administration fédérale suisse (SECO) via la plate-forme suisse du cacao durable (SWISSCO), ainsi que les entreprises Touton et Cocoasource qui travaillent directement avec des coopératives de cacao et d'hévéa dans la zone concernée.

Alors que les risques de déforestation restent un défi majeur dans les pays producteurs de matières premières agricoles, une collaboration multisectorielle s'engage à contribuer à la protection et à la restauration de la forêt classée de Cavally, en partenariat avec les organisations et communautés locales. Le partenariat regroupe l'administration fédérale suisse-(SECO), le Ministère Ivoirien des Eaux et Forêts (Minef), la fondation Earthworm, et les entreprises Nestlé, Touton et Cocoasource.

Cette nouvelle collaboration fait suite à un premier projet commencé en 2020 et financé par Nestlé, qui se termine à la fin du mois de juin 2023. Les résultats préliminaires sont très encourageants. En effet, au cours de sa première phase, le projet Cavally a permis une réduction massive et rapide de la déforestation, la régénération naturelle de 7'000 hectares, le reboisement de près de 1'500 hectares, ainsi qu'une plus grande résilience économique et sociale au sein des communautés locales avec plus de 1'400 bénéficiaires économiques directs.

Débutant le 1er juillet 2023, la nouvelle phase, d'une durée de trois ans, a des ambitions revues à la hausse avec un fort volet économique et social et le soutien d'un groupe plus large de partenaires.

Avec un investissement total de 4 millions de francs suisses, soit 2,7 milliards de francs Cfa, ce nouveau partenariat va au-delà de la préservation de la forêt classée de Cavally. Il a également pour objectif de renforcer la résilience des communautés en zone périphérique de cette forêt classée, et d'améliorer la transparence et la traçabilité de la chaîne d'approvisionnement du cacao et de l'hévéa.

Le projet Cavally  et  ses  objectifs principaux

Prévenir la déforestation et améliorer l'écosystème en stimulant la régénération naturelle et en réhabilitant les zones dégradées en collaboration étroite avec les communautés locales, améliorer la résilience des petits producteurs en les aidant à accroître leur productivité mais aussi atteindre une plus grande diversification des revenus et un accès facilité au financement d'une part, et aider à la protection des droits des enfants de ces producteurs par le biais d'activités de sensibilisation et un accès à l'école facilité notamment par la délivrance de certificats de naissance d'autre part.

Aussi, il s'agira de mettre en place une chaîne d'approvisionnement plus transparente pour le cacao et l'hévéa, notamment grâce à un système de traçabilité plus robuste et l'exploration de solutions innovantes (dont la surveillance satellitaire) pour accroitre la transparence des prix et des paiements aux producteurs.

« Nous avons appris lors de la première phase que le problème de la déforestation dans la région du Cavally a plusieurs facettes, a déclaré Bastien Sachet, CEO de l'organisation Earthworm Foundation qui coordonne et met en œuvre le projet. Tout d'abord, une difficulté à contrôler un grand périmètre.

Mais également l'informalité du secteur agricole en zone rurale, et l'attractivité que représente la forêt en termes de fertilité et d'accès à la terre pour des populations qui font face à des défis économiques immenses. Pour combattre la déforestation, seule une approche collective fondée sur la création de valeur pour le producteur et les communautés rurales permet de s'attaquer à la racine du problème. C'est pour cela que la présence des acteurs économiques des chaines de valeur de l'hévéa et du cacao, couplée avec un partenariat fort avec le gouvernement, est essentielle. C'est tout l'esprit de cette collaboration que nous sommes fiers d'animer. »

En plus du groupe Nestlé, et pour maximiser l'impact du projet, cette nouvelle phase inclut désormais les entreprises de négoce Touton et Cocoasource, actives dans les régions périphériques de la forêt et travaillant déjà avec les coopératives locales.

« Le projet Cavally est une initiative très importante pour nous car il permet à notre entreprise d'agir directement au sein de notre chaîne d'approvisionnement, de protéger une forêt adjacente aux zones où nous nous approvisionnons en cacao et de créer de la valeur pour les agriculteurs avec lesquels nous travaillons, » explique Corinne Gabler, Directrice de la Confiserie et Crème glacée de cette multinationale suisse. « Nous sommes très heureux d'avoir pu contribuer au succès de cette première phase et nous nous réjouissons de collaborer avec de nouveaux partenaires pour en amplifier d'avantage l'impact. »

Lutter contre la déforestation liée au cacao fait également partie des priorités de la Suisse, qui s'est engagée à augmenter ses investissements au sein des principales régions d'approvisionnement.

« La Suisse est un pays important pour le commerce et la transformation des produits agricoles, y compris le cacao, » a commenté Monica Rubiolo, Cheffe de la section Promotion commerciale auprès du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). « C'est la raison pour laquelle notre gouvernement s'engage activement dans la plate-forme suisse du cacao durable (SWISSCO).

A travers notre appui financier à des projets concrets, nous cherchons à contribuer activement à la création de chaînes l'approvisionnement plus durables, en étroite collaboration avec le secteur privé, la société civile et les gouvernements dans les pays producteurs. »

Le gouvernement ivoirien, pour sa part, a adopté en 2018 une politique nationale de préservation, de réhabilitation et d'extension des forêts, qui doit permettre au pays de recouvrer 20% de son couvert forestier d'ici 2030.

Concrètement, sur le terrain, cette politique porte ses fruits grâce à une stratégie de protection et de restauration des forêts dans le paysage cacaoyer et à l'inclusion sociale réussie des communautés rurales y compris les femmes et les jeunes.

« Nous devons continuer nos efforts, » a déclaré Laurent Tchagba, ministre des Eaux et Forêts de Côte d'Ivoire. « Et ce partenariat novateur pour notre pays consolide notre engagement à lutter contre la déforestation et à renforcer la résilience des communautés. Je suis très heureux que ce projet puisse être renouvelé avec des partenaires de confiance. »

La forêt classée du Cavally est l'une des dernières forêts denses de Côte d'Ivoire, un haut lieu de la biodiversité menacé par la déforestation.

La Côte d'Ivoire a perdu une grande partie de son couvert forestier au cours des 60 dernières années. De 1960 à 2021, la superficie de ses forêts est passée de 16 millions à 2,97 millions d'hectares. Cette perte de forêt a été causée notamment par les petites exploitations agricoles.

D'autres organisations locales sont impliquées dans le projet, notamment les coopératives de cacao et de caoutchouc, la Wild Chimpanzee Foundation (WCF), la Société de Transformation du Bois du Cavally (STBC), le Centre international pour la recherche en agroforesterie (ICRAF), et l'International Cocoa Initiative (ICI). L'objectif à terme est d'inclure un nombre grandissant de partenaires, en particulier des entreprises de l'industrie de l'hévéa afin de développer des solutions structurelles dans les chaînes d'approvisionnement et d'ouvrir la voie à la création de zones Forest Positive pérennes.

Bamba Moussa

 

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