Congo-Kinshasa: Examens de fin d'année impossible dans l'Est

Les élèves ne peuvent pas passer les épreuves du baccalauréat en raison de la présence des rebelles du M23 qui occupent une partie de l'Est du pays.

En territoire de Rutshuru, dans l'est de la République démocratique du Congo, les élèves ne peuvent pas passer les épreuves nationales du baccalauréat en raison de la présence des rebelles du M23 qui occupent une partie de cette zone.

Ces épreuves sont organisées dans tout le pays du 26 au 29 juin. Cette annulation locale de l'examen vient s'ajouter à deux années très perturbées dans l'éducation

Avant le début des combats, André Sadiki était finaliste, c'est-à-dire candidat au baccalauréat, en pédagogie générale, dans le territoire de Rutshuru. Actuellement, il est à Kiwanja pour trouver un travail en attendant la reprise des activités scolaires.

Il ne comprend pas pourquoi les autorités ne disent rien sur le sort des candidats au baccalauréat du territoire de Rutshuru.

"Je devais le présenter cette année. Actuellement, je devrais être à l'examen d'Etat mais suite à la guerre ici, chez nous, au Nord-Kivu, nous n'avons pas pu nous présenter à Rutshuru et Kiwanja. Même le président ne parle pas de nous qui ratons les examens. On ne nous rassure même pas, par exemple, que l'année prochaine nous allons pouvoir recommencer. On ne nous dit rien", se lamente Sadiki André, un élève de Rutshuru.

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Pour une session de rattrapage

Cette situation dans la région, affecte les élèves du secondaire qui risquent de perdre une année dans leur parcours scolaire. Pour éviter cela, les parents demandent que le gouvernement organise une session spéciale de rattrapage. Yvette Katungu ne veut pas voir son enfant redoubler.

"Je m'étonne de voir qu'ailleurs on passe les examens alors qu'ici on n'étudie pas. Vraiment c'est triste pour nous, parents, car nos enfants n'ont plus l'âge de refaire l'année scolaire. Que les autorités trouvent une solution pour que nos enfants puissent passer l'examen d'Etat. "

L'insécurité liée à la présence des rebelles du M23 vient par ailleurs s'ajouter aux grèves des enseignants entre 2019 et 2020 et à la pandémie de Covid-19 entre 2020 et 2021.

L'école en péril

A ce stade, aucune mesure n'a été annoncée par les autorités concernant le sort des élèves du territoire de Rutshuru. Jonas Mumbe, responsable d'une école de Kiwanja, estime que le système éducatif est en péril.

"Jusqu'à présent, le gouvernement n'a pas encore communiqué. Nous qui sommes dans la zone occupée par le M23, on ne sait pas si on aura un examen spécial. On ne sait pas ce qui sera fait pour nous. Nous sommes dans le vide. Pour les enfants, nous venons de perdre quasiment deux années car l'année passée nous avons eu peu de temps d'enseignement. La conséquence, c'est la perte de l'éducation."

Des organisations de défense des droits de l'enfant, à l'instar de l'Unicef, ont réclamé la reprise des activités scolaire dans les zones sous contrôle du M23 mais à ce jour, les écoles restent toujours fermées.

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