Tchad: Après le départ de nombreux généraux, une vague de nominations à la tête de l'armée

Depuis le 13 juin dernier, 155 généraux sont partis à la retraite, selon les chiffres officiels du gouvernement de transition. Un mouvement qui a débuté avec l'adoption d'un nouveau statut pour les Forces de défense et de sécurité prévoyant une prime de départ et une retraite jugée « satisfaisante » par le pouvoir, après plus de 20 ans sans un seul départ. Le pouvoir nomme en même temps de nouveaux généraux pour « injecter du sang neuf » dans le haut commandement, mais la présence d'un frère du président de transition fait polémique.

Après une première fournée de 48 généraux à la mi-juin, ce sont 107 autres hauts gradés de même rang qui ont été mis à la retraite « pour limite d'âge » au cours des deux dernières semaines. Un mouvement d'une ampleur jamais vue depuis plus de 20 ans, et qui est appelé à se poursuivre, selon le ministre tchadien de la Défense, Daoud Yaya Brahim.

Ils sont évalués entre 400 et 600, selon Jeune Afrique, dont « des centaines sans aucune affectation » à cause de leur âge, précise un haut cadre tchadien. Le pouvoir se devait de dégraisser ce corps, car il pesait très lourdement sur les finances publiques.

Mais dans le même temps, le président de transition a signé un décret qui promeut « à titre exceptionnel » 43 officiers supérieurs au grade de général de brigade. « C'est pour injecter du sang neuf dans l'armée », explique le général Daoud Yaya Brahim.

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Ce qui fait désordre aux yeux de l'opposition, c'est la présence de Daoussa Idriss Déby sur la liste. Ambassadeur du Tchad au Qatar aujourd'hui, le demi-frère du président de transition n'a jamais occupé de poste de commandement militaire, pointent ces voix discordantes. Le ministre de la Défense assure qu'il a fait une école de guerre, sans trop convaincre.

Autre bémol, selon toujours certains opposants : une surreprésentation de ressortissants d'une seule région. Ce que dément également le général Daoud Yaya Brahim, en parlant d' « une démagogie politique », avant de marteler : « ils n'ont pas à s'ingérer dans les affaires militaires ! »

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