A quelques jours de la commémoration du 30 juin, date qui marque l'accession de la RDC à l'indépendance, l'arène politique s'agite. Félix Tshisekedi attire l'attention sur une «certaine dérive» de «certains» évêques catholiques, Martin Fayulu "tergiverse" et Kabila s'apprête à sortir de sa tanière de Kingakati pour briser la loi d'omerta. Attendez ! Cette fin de mois de juin serait palpitante.
D'ores et déjà, le Président de la République a haussé la voix. Au stade Kashala Bonzola de Mbuji-Mayi, dimanche 25 juin, profitant évidemment de l'occasion que lui offrait la célébration du jubilé d'argent de Mgr Bernard Kasanda, Evêque du diocèse de Mbuji-Mayi, le Président de la République a attiré l'attention sur une « certaine dérive » de « certains » évêques dont les agissements pourraient diviser les Congolais. Dérive « dangereuse » et « inacceptable » à ses yeux.
Pour le Président de la République, l'Église doit être au milieu des Congolais et doit prêcher l'amour, l'unité et l'égalité. Elle doit accompagner tous les Congolais qui sont en politique de la même manière. Les accointances Katumbi-Ambongo suscitent beaucoup d'inquiétudes visiblement pour le régime en place. Quoi qu'il en soit, "Fatshi" a lancé un appel franc à la collaboration entre l'Etat et l'Eglise Catholique, pour relever les défis majeurs qui s'imposent à la Nation. Son adresse du 30 juin 2023 irait certainement dans le même sens.
C'est-à-dire, l'amour, la paix et l'unité de tous les congolais en vue de vaincre l'ennemi du Congo seront les éléments clés. En, parlant du 30 juin, comme des années antérieures, l'on doit aussi s'entendre au discours de Martin Fayulu, l'auto-proclamé "Président élu". Lui qui s'est retiré du processus électoral en cours tout recensement, accepte la proposition du Président de la CENI de rencontrer les leaders de l'Opposition dans le cadre de la recherche de l'inclusivité.
Pendant ce temps, l'ancien Chef d'Etat, Joseph Kabila, ayant fait son come-back dans la vie politique, peut délier sa langue. Mais, pour dire quoi ? Lui qui a passé 18 années au pouvoir, que peut-il bien dire après ses moments des replis ? Que peut-il dire après que nombreux de ses anciens cadres du Front Commun pour le Congo aient traversé à l'Union sacrée de Félix Tshisekedi ?
Appellera-t-il ses camarades à participer aux élections ? Difficile d'espérer à un appel allant dans ce sens. Puisque la CENI, dans sa composition actuelle, "n'est nullement légitime à engager des discussions avec la classe politique afin de rechercher une inclusivité au processus électoral en cours, étant donné qu'elle fait partie du problème", a déclaré Patrick Nkanga, proche collaborateur de Joseph Kabila. A cette allure, d'ici le 30 juin, attendons-nous à plus d'agitation dans l'agora politique de la RDC.