L'université de Strasbourg (Unistra), dans l'est de la France, répond à deux demandes d'inventaire et de restitution en provenance de Namibie et de Tanzanie. L'Unistra met en place un conseil scientifique pour évaluer sa collection de « restes humains africains ».
Des crânes, des fémurs... Une trentaine de pièces pourraient correspondre à des restes humains ramenés d'Afrique lors de la période impériale allemande (1871-1918), selon un membre du conseil scientifique mis en place par l'université de Strasbourg.
Ce conseil comprend une dizaine de spécialistes de différentes disciplines comme l'histoire, l'ethnologie, l'anatomie ou le droit. L'objectif est de voir si les pièces qui ont été identifiées jusqu'à présent proviennent bien de Namibie et de Tanzanie et déterminer les conditions dans lesquelles une éventuelle restitution pourrait avoir lieu.
Des demandes tanzanienne et namibienne
À l'origine de la démarche de l'Unistra, deux requêtes. La première a été reçue d'une province de Tanzanie. La seconde, d'une fondation namibienne, concerne des restes humains qui pourraient avoir été ramenés suite au massacre des Hereros. Les Allemands, qui comptaient alors plusieurs colonies sur le continent, auraient massacré au moins 60 000 d'entre eux entre 1904 et 1908. Ce que des historiens considèrent comme le premier génocide du XXe siècle.
Reste encore la question du cadre légal d'une telle restitution. Même si un texte de loi pour les faciliter a été adopté par le Sénat en ce mois de juin, il précise que les requêtes doivent être formulées par des États.