L'avant-première du film Au cimetière de la pellicule de Thierno Souleymane Diallo avait lieu mardi 27 juin à Conakry. L'oeuvre a reçu plusieurs prix à l'international dont la mention spéciale du jury au Fespaco de Ouagadougou. Dans ce docu-fiction, le réalisateur Thierno Souleymane Diallo se met en quête du tout premier film tourné par un Noir d'Afrique francophone en 1953.
Mouramani a été réalisé par le Guinéen Mamadou Touré, mais il n'en reste plus aucune bobine aujourd'hui. Grâce à lui, pourtant, le jeune cinéaste Thierno Souleymane Diallo se questionne, développe un véritable manifeste : « Il y avait beaucoup de personnes, beaucoup de jeunes gens, qui n'avaient pas la capacité, la possibilité d'acheter de ticket, et ils montaient sur l'arbre pour assister au film. »
« En Guinée, le cinéma doit renaître de ses cendres : il est mort, il a été enterré avec Sékou Touré. » De cet âge d'or du 7e art sous la première République, il ne reste plus rien. Thierno Souleymane est même un cinéaste sans chaussures. À l'avant-première d'Au cimetière de la pellicule, il foule le tapis rouge pieds nus parce que, dit-il : « En Guinée, il n'y a pas un franc pour faire des films. Vous avez une nouvelle génération qui a beaucoup d'envie, beaucoup d'imagination, mais sans moyens, sans formation, on a du mal à exprimer notre cinéma. »
Un film drôle, émouvant, intelligent qui met la Guinée sur grand écran. C'est ce qui a plu à Cellou. « C'est le meilleur moment que j'ai passé dans un cinéma. J'ai vu des histoires de mon enfance, j'ai vu l'Histoire même de la Guinée dans ce film, et ça m'a vraiment beaucoup touché. »
Au cimetière de la pellicule sera diffusé une dernière fois ce soir au Centre culturel franco-guinéen.