La situation économique et financière du Sénégal en 2022 fait ressortir l'encours de la dette publique de l'administration centrale budgétaire à 11 782,8 milliards de francs CFA contre 10 297,1milliards en 2021, soit une progression de 14,4% sur la période.
L'encours de la dette publique de l'administration centrale budgétaire est évalué provisoirement à 11 782,8 milliards en 2022 contre 10 297,1 milliards un an auparavant, soit une progression de 14,4% sur la période, nous apprend la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) dans sa publication d'avril 2023, portant étude situation économique et financière en 2022 et perspectives 2023.
Selon l'étude, le poids de l'encours sur le Produit intérieur brut (Pib) est ressorti à 68,2% contre 67,4% un an auparavant, soit un léger relèvement de 0,8 point de pourcentage. Toutefois, la Dpee fait constater que « le ratio demeure en dessous de la norme de 70% retenue dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein de la Cedeao ». Précisons que l'encours est constitué par la dette extérieure et intérieure avec des montants respectifs de 9 289,1 milliards et 2493,7 milliards en 2022, traduisant des hausses respectives de 10,0% et 34,5% comparativement à 2021.
Par ailleurs, le service de la dette publique extérieure est évalué à 838,7 milliards en 2022 ; il est réparti en principal et intérêts pour des montants respectifs de 515,8 milliards et 322,8 milliards. Le service de la dette extérieure a représenté 24,7% des recettes budgétaires et 19,2% des exportations de biens et services, contre des plafonds respectifs de 22% et 25% retenus dans le cadre de l'analyse de viabilité de la dette.
Perspectives budgétaires en 2023
Au titre de l'année 2023, « les projections budgétaires de la loi de finances initiale (Lfi) ont été élaborées sur la base d'hypothèses d'amélioration des indicateurs à la faveur d'une consolidation de la relance de la croissance économique associée également au démarrage effectif de l'exploitation des ressources gazières et pétrolières », rappellent les services du ministère de l'économie, du plan et de la coopération.
Par ailleurs, la mobilisation des ressources pour l'année 2023 devrait bénéficier également des retombées de la mise en oeuvre de la Stratégie de recouvrement des recettes à moyen terme (Srmt) engagée depuis 2022, afin de conforter et d'élargir significativement l'assiette fiscale et booster les capacités de mobilisation interne des recettes. Quant aux dépenses, la Lfi 2023 a accordé une place importante aux secteurs sociaux avec la poursuite des investissements sur la santé, la consolidation des marqueurs sociaux ainsi que la poursuite des projets d'infrastructures dans le maillage aéroportuaire et le prolongement du Train express régional (Ter) jusqu'à l'aéroport (Aibd).
En conséquence, au terme de la gestion budgétaire en 2023, le déficit devrait s'améliorer de 0,6 point de pourcentage, passant de 1 054,2 milliards réalisés en 2022 (6,1% du Pib) à 1 045,4 milliards (5,5% du Pib) projeté en 2023. Toutefois, depuis le vote de la Lfi 2023 en octobre 2022, l'environnement économique s'est dégradé dans un contexte de persistance de l'inflation. Ainsi, cette orientation pourrait affecter les performances attendues sur la mobilisation des ressources et les différents agrégats budgétaires. Par ailleurs, il faut noter que le resserrement de la politique monétaire, suite à la poursuite de la poussée inflationniste, a induit des contraintes sur la mobilisation des financements escomptés au niveau du marché sous régional des titres publics.