Sénégal: Thierno Mbengue, Président de l'ANMS - « Il faut tenir un Conseil Présidentiel sur la pêche »

Le président de l'Association nationale des mareyeurs du Sénégal (Anms), Thierno Mbengue, est d'avis que la tenue d'un Conseil présidentiel sur la pêche va permettre de trouver les bonnes solutions aux difficultés du secteur.

Le secteur de la pêche va mal et la tenue d'un Conseil présidentiel sur la pêche tarde toujours à se matérialiser. Et ce, après en avoir demandé au chef de l'Etat Macky Sall de tenir ledit conseil tant sollicité par les acteurs. D'ailleurs, en mai 2021, le président Sall avait instruit le ministre des Pêches et de l'Economie maritime d'alors d'engager des concertations avec toutes les parties prenantes, afin de mettre en oeuvre, à partir de juin 2021, une stratégie nationale inclusive de relance durable de la pêche artisanale.

Mais depuis lors, rien de concret n'a jusqu'ici été posé par la tutelle allant dans le sens de la tenue dudit Conseil présidentiel. Thierno Mbengue, président de l'Association nationale des mareyeurs du Sénégal (Anms), a beaucoup insisté sur la nécessité de tenir un Conseil présidentiel sur la pêche pour, dit-il ; « trouver des solutions aux problèmes que vit le secteur de la pêche, singulièrement la pêche artisanale qui assure 80% des terrassements ».

Les difficultés du secteur sont liées par ailleurs « au changement climatique, au surnombre de pêcheurs, à la capture outrancière des petits poissons, à la pollution marine, à la désorganisation du secteur, à l'agressivité de la pêche industrielle entre autres », a listé le président de l'Anms.

A l'en suivre, les changements climatiques ont beaucoup impacté sur la pêche, tout comme les pollutions marines. Dans la mer, « on y déverse tout. Et ceci est une agression à l'écosystème marin », s'en désole le non moins président du marché central au poisson de Pikine et membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese). Autres éléments non moins importants, c'est le plein de pécheurs, et la capture des petits poissons.

Pour ce qui est du surnombre de pêcheurs, « aujourd'hui, on ne peut pas dire approximativement combien de pirogues (immatriculées et non immatriculées) opèrent dans les eaux sénégalaises », déplore le membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Pour ce qui est de la pêche industrielle, il demande qu'elle soit autorisée au-delà des 15 mille marins pour éviter les nombreuses altercations et autres destructions massives enregistrées du côté des pécheurs artisanaux.

L'aquaculture, comme alternative à la rareté des poissons

Selon le président de l'Anms, le Sénégal devrait miser sur l'aquaculture à grande échelle pour répondre à la forte demande en poissons, au vu de la rareté de ce produit sur le marché sénégalais. Aujourd'hui, « une bonne partie de la consommation en poissons vient du Maroc, de la Chine et de la Turquie. Nous recevons des conteneurs de poissons cultivés notamment les carpes de ces pays précités », a souligné Thierno Mbengue.

Aujourd'hui, au regard du fort besoin en consommation de poissons, « il nous faut une meilleure gestion de l'environnement marin, mais surtout nous lancer dans l'aquaculture. Nous devons miser sur l'aquaculture qui devrait permettre à tout un chacun d'avoir sa réserve de poissons pour pouvoir répondre à cette forte demande », a-t-il préconisé.

Mr Mbengue, d'indiquer que la forte augmentation de la population sénégalaise expliquerait la forte consommation en poisson.

Pour s'en convaincre, il affirme qu'aujourd'hui même dans la localité la plus éloignée de la capitale, proche ou non de lieu de pêche, on consomme le poisson en grande quantité.

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