A quelque cinq mois des élections en République démocratique du Congo, la tension va crescendo.
Le gouvernement doit relever plusieurs défis dans ce parcours vers les joutes électorales. La Centrale électorale ne peut organiser les scrutins que dans un espace pacifié par le gouvernement qui détient l'impérium. Jusqu'à preuve du contraire une bonne partie du Nord-Kivu, de l'Ituri et du Mai-Ndombe ne saura prendre part à ce processus électoral. A cela s'ajoute le défi financier qui a tout l'air d'étrangler le gouvernement.
L'envol vertigineux du dollar sur le marché de change, remet en cause la stabilité macro-économique acquise à l'avènement de Tshisekedi. Le panier de la ménagère ne cesse de s'effriter. Entretemps, le gouvernement qui se trouve en programme avec les institutions de Breton Wood, ne peut se permettre certains excès. Il est condamné de fonctionner dans le cadre convenu avec les partenaires financiers internationaux.
En outre, il y a crainte que le gouvernement recourt à des emprunts obscurs, comme lors des élections de 2011 et 2018. Une situation qui impacterait sur la crédibilité des scrutins au regard des difficultés de trésorerie de l'Etat à financer certaines priorités du gouvernement. C'est dans ces conditions que vont se tenir les élections 2023 en République démocratique du Congo.
Tshisekedi joue son va-tout pour éviter le piège du dialogue à la suite d'un glissement que lui tend l'opposition. Les services de campagne du chef de l'Etat fonctionnent à plein régime en vue de présenter les prouesses réalisées en quatre ans. Cependant, ces réalisations valent-elles les nombreuses promesses. C'est le quid pour ne pas dire la corde au cou.
Une partie de l'opposition s'engage au processus, contrairement au FCC de Joseph Kabila et probablement l'aile de Lamuka sous la férule de Martin Fayulu. Clairement, c'est une opposition émiettée qui devra se présenter devant une Union sacrée requinquée après la transhumance observée dans la classe politique. Le FCC en est la première victime, surtout qu'il avait appelé ses partisans à ne pas s'enrôler. Martin Fayulu hésite. Même les siens menacent de le quitter s'il n'adhère pas au processus électoral. La corde au cou.
Moïse Katumbi va participer aux élections avec Sesanga et Matata qui font bloc pour se démarquer de Fayulu. Ce n'est pas pour rien qu'ils ne sont pas venus au meeting de la Place sainte Thérèse. Katumbi y va alors que les instructions judicaires sur les arrestations de Salomon Kalonda, Mukebay suivent leur cours. Entretemps, «Le Président élu » qui estime que sa démarche n'a pas été bien comprise, va revenir avec de plus amples explications le 30 juin alors que Tshisekedi aura fait son adresse à la nation quelques heures plus tôt. C'est comme une corde suspendue qui rattrape finalement tout le monde.