Afrique Centrale: Patronat camerounais - Une refondation s'impose

Avec un filet très sélectif depuis sa création, le système patronal camerounais fonctionne avec beaucoup de lacunes parce que le Gicam qui est en quelque sorte le miroir de ce domaine exclu les Très Petites Entreprises, les Petites et Moyennes Entreprises. Le Gicam privilégie les grandes entreprises, selon la loi de juillet 2015 sur la promotion de la PME, une grande entreprise a trois milliards de FCFA hors taxes annuellement et 100 employés. Hors le secteur compte des milliers de TPME et de PME qui sont dans un environnement où les choses ne sont pas encore très faciles avec des difficultés de salaire, de loyer et d'électricité. Néanmoins cela n'enlève pas que ce sont des entreprises quelques leur taille.

C'est dans cet optique que The Okwelians, en partenariat avec le Cabinet conseil spécialisé en stratégie d'influence et relations publiques JINFI et le magazine Lignes d'Horizon ont tenu le samedi 24 juin 2023 au Cameroun dans la région de l'Ouest à la Vallée de Bana le deuxième atelier de son cycle de débats sur la refondation du patronat camerounais sur le thème «Repenser la représentativité des organisations patronales au coeur de l'économie camerounaise ».

Avec la participation de plusieurs représentants des groupes d'hommes d'affaires, les Présidents-Directeurs Généraux, des Directeurs Généraux des grandes entreprises, des Petites et Moyennes Entreprises, de Jean-Marie Biada, Expert Consultant ONUDI, Mme Aïcha Noucti Kadji, CEO Keuni Foods, M. Yannick Nanseu, Délégué département MINDDEVEL pour la Menoua, Mme Manuela Essomba, Fondatrice de La Cuisine de Nounou, le constat est clair.

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Pour faire du Cameroun une destination où le patronat impacte positivement l'économie nationale, il faut donner la possibilité à toutes les entreprises à se regrouper de la plus petite entité jusqu'à la grande. En d'autres termes, l'expert consultant de l'ONUDI le Dr Jean-Marie BIADA qui animait cet atelier, dit ceci : "À mon sens, l'environnement actuel mériterait un patronat tandamisé. Au niveau de la base, nous avons des PME"... Régionaliser voir décentraliser le patronat camerounais.

Dans la même veine, les résultats de l'étude inaugurale menée par The Okwelians portant Perspectives sur la cohésion sociale, la transformation économique et la gouvernance publique, conduite auprès de 1275 Camerounaises et Camerounais, et publiée en septembre 2020, ont révélé que 80% des enquêtés perçoivent positivement le rôle de l'entreprise dans la transformation du Cameroun.

Dans cette perspective, The Okwelians soutient l'idée selon laquelle repenser le rôle de l'entreprise dans la transformation durable du Cameroun revient inexorablement à s'intéresser à la place du Patronat dans une telle démarche et notamment l'urgente nécessité de sa refondation. Pour The Okwelians, Think Tanks ont la responsabilité citoyenne de susciter, construire ou encore accélérer l'émergence d'un nouveau «paradigme patronal » susceptible de déboucher sur une refondation du Patronat camerounais.

C'est fort de cette responsabilité et dans une démarche de co-construction que The Okwelians, à travers son laboratoire producteur et diffuseurs d'idées (The LaB'), organise ce cycle d'Ateliers. Mobilisant des décideurs publics, autorités traditionnelles, chefs d'entreprises, experts, universitaires, étudiants, leaders de la société civile, ce cycle a pour ambition d'atteindre un triple objectif d'animer et faire circuler les savoirs innovants et empiriques pour dresser un état des lieux du patronat camerounais à l'aune des défis structurels et conjoncturels que traverse le pays; faire émerger, par la force de l'intelligence collective, des propositions pertinentes susceptibles d'aider à la refondation durable du patronat camerounais ; et enfin mobiliser et engager les acteurs économiques et politiques pertinents autour de la dynamique de refondation.

Pour Joël SIKAM, fondateur de The Okwelians et Chef d'entreprise, " des lacunes que nous pouvons résoudre pour améliorer notre économie sur plusieurs ordres. D'ailleurs, seul on va vite mais ensemble, on va plus loin. Mon idée depuis la création de mon entreprise au Cameroun est de fédérer les efforts dans le but d'être plus résistant à l'ennemi commun qui peut être les importations, la puissance des autres nations en terme d'industrialisation. Le Cameroun est aujourd'hui industrialisé à moins de 5%; l'industrie étant la création des valeurs. On voit des industries qui ferment tous les jours au détriment des importations. Je milite aujourd'hui pour la refondation..."

D'autres chefs d'entreprise vont plus loin dans le raisonnement en pensant que la fusion ou l'absorption du Gicam et E-Cam va causer plus de problèmes au patronat camerounais.

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