Julius Maada Bio a été réélu dès le premier tour alors qu'il a recueilli 56,17% des voix, devant son principal adversaire Samura Kamara, qui en récolte 41,16%, selon la Commission électorale. Mais ces chiffres sont déjà contestés par l'opposition, et aujourd'hui par une coalition d'observateurs locaux.
Selon cette coalition, composée de membres de la société civile, il aurait dû y avoir un deuxième tour, car aucun des principaux candidats n'a obtenu les 55% des suffrages au premier. C'est ce que révèle leur rapport publié mardi. Selon ces observateurs locaux, Julius Maada Bio aurait obtenu environ 50% des voix et non pas 56% comme annoncé par la Commission électorale. Samura Kamara aurait récolté 46% au lieu de 41%.
Le parti au pouvoir, le SLPP, accuse cette coalition, appelée les National Elections Watch, d'être trop proche de l'opposition. Malgré la controverse sur les chiffres de la Commission électorale, Julius Maada Bio a prêté serment dans la foulée de cette annonce.
Un recours possible, même après le serment
Ce processus est légal en Sierra Leone. C'est effectivement ce que prévoit la loi : d'après la Constitution de 1991, c'est la Commission électorale qui a le mandat de proclamer les résultats présidentiels et ensuite d'officialiser la victoire du gagnant. Donc pas besoin de passer par la Cour suprême pour obtenir une approbation. Par contre, s'il y a un motif de contestation, c'est bien vers la Cour suprême qu'il faut se tourner.
Une voie de recours envisagé par le candidat de l'opposition. Samura Kamara a dénoncé sur Twitter « une attaque frontale contre notre jeune démocratie ». Il rejette en bloc les chiffres présidentiels. Son parti, l'APC, a sept jours pour déposer un recours devant la Cour suprême, à qui reviendra donc la décision finale de valider ou non les résultats. Si elle penche du côté des observateurs locaux et de l'opposition, un nouveau scrutin devra être organisé dans les prochaines semaines.