Sénégal: Ousmane Sonko invite les Sénégalais à poursuivre avec lui son 'projet' de conquête du pouvoir

Dakar — Le leader de Pastef-Les patriotes s'est adressé à ses militants et à la communauté musulmane, à l'occasion de la célébration de la Tabaski, le sacrifice d'Abraham, en les invitant à poursuivre avec lui son "projet" de conquête du pouvoir.

"Certains étaient avec nous mais par peur ou pour d'autres raisons, ils se sont désengagés. Ça ne doit pas nous empêcher de poursuivre notre chemin", a dit M. Sonko en s'exprimant en wolof.

"Ceux qui déroulent ce projet avec moi sont des gens désintéressés", a-t-il ajouté dans un enregistrement devenu viral, notamment sur sa page Facebook.

S'adressant au public pour la première fois depuis les violentes manifestations survenues au Sénégal du 1er au 3 juin, Ousmane Sonko s'est appesanti sur l'origine de la célébration de l'Aïd el-Kebir, le sacrifice d'Abraham, qu'il a commémoré ce mercredi en même temps qu'une partie des fidèles au Sénégal.

D'autres musulmans vont célébrer la Tabaski jeudi.

Le leader de Pastef-Les patriotes a encouragé les musulmans, les Sénégalais en général, à mieux s'entraider.

Privé par les forces de l'ordre des visites de ses proches, de ses militants et de ses avocats depuis plusieurs semaines, M. Sonko a déclaré avoir reçu de nombreux cadeaux à l'occasion de la Tabaski, dont plusieurs béliers, l'un provenant, selon lui, de Serigne Cheikh Saliou Mbacké, l'un des guides de la communauté mouride.

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Le maire de Ziguinchor (sud) a évoqué le pèlerinage aux lieux saints de l'islam, en Arabie Saoudite, et a dit souhaiter que soient exaucées par le Seigneur les prières des milliers de Sénégalais actuellement en terre saoudienne pour le cinquième pilier de l'islam.

De même a-t-il invité les Sénégalais à "éviter les tensions" et à "prier pour la stabilité" du Sénégal.

Ousmane Sonko a donné rendez-vous à ses compatriotes, dans les prochains jours, pour une nouvelle déclaration.

Selon le ministère de l'Intérieur, 16 personnes ont trouvé la mort dans les manifestations survenues après la condamnation de l'opposant à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse".

Amnesty International, dont le bureau pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre est basé à Dakar, a annoncé la mort de 23 personnes dans les violences, le parti de M. Sonko estimant que les heurts survenus entre le 1er et le 3 juin ont fait 29, voire 30 morts.

La peine requise contre l'opposant, qui était jugé pour viol et menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr, est susceptible de l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de 2024 pour laquelle il s'est déclaré candidat, affirment ses avocats en se basant sur le Code électoral.

Des services de l'administration publique, des banques, des infrastructures routières et universitaires, des mairies, des voitures et d'autres biens publics ou privés ont été saccagés ou incendiés lors des manifestations de début juin.

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