Dans l'Ouest du Soudan, près de la frontière avec le Tchad, le bilan humain des affrontements reste difficile à évaluer. Le sultan de la tribu Masalit, tribu qui vit majoritairement à el-Geneina, estime à 5 000 le nombre de civils morts dans cette ville depuis le 15 avril. Mais pour Saleh Mahmoud, président du comité des avocats du Darfour, « le nombre des victimes pourrait être plus élevé que cela ».

Au Soudan, quel bilan des violences dans la région d'el-Geneina ? Le sultan de la tribu Masalit, tribu qui vit majoritairement à el-Geneina au Darfour-occidental, et qui est depuis le 15 avril 2023 théâtre de violents affrontements entre les Forces de soutien rapide (FSR) et les habitants, a estimé à 5 000 le nombre de victimes civils morts dans cette ville depuis le début du conflit. Il y aurait également 7 000 blessés.

Mais les exactions continuent et des sources affirment que le chef local des FSR empêche les civils de quitter les lieux. Certains sont pourtant blessés comme les centaines qui ont fui à Adré, au Tchad.

Le comité des avocats du Darfour, qui a perdu quatre de ses membres à el-Geneina, appelle à une enquête régionale ou internationale indépendante sur des crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

« Le nombre de morts recensés dans cette ville atteint parfois les 8 000 »

Salih Mahmoud, président du comité, lauréat du prix Sakharov des droits de l'homme accordé par l'Union Européenne, n'exclut pas des milliers de morts à el-Geneina.

« La catastrophe est peut être d'une plus grande ampleur, déclare-t-il au micro d'Houda Ibrahim. Parce qu'il n'y a malheureusement pas d'organismes de surveillance à el-Geneina. Le nombre de morts recensés dans cette ville atteint parfois les 8 000... »

Il explique : « Cela a commencé avec des rapports de médecins qui ont annoncé 1 100 morts, mais c'était au tout début de ces affrontements. Le nombre s'est certainement multiplié depuis. Mais il n'y a pas un recensement précis. Cependant, les 5 000 morts avancés proviennent d'une personne vivant à el-Geneina. Même s'il n'est pas tout à fait exact, il aide à comprendre l'ampleur de la catastrophe. »

Salih Mahmoud lance : « Nous exigeons donc une enquête indépendante qui pourrait être capable de clarifier les faits, malgré les circonstances difficiles, car il y a des blessés qui font face au danger de mort, surtout face au manque d'aide médicale et à l'absence d'hôpitaux. Je pense que le nombre des victimes pourrait être plus élevé que cela. C'est ce que nous craignons. »