Selon Rfi, dans le cadre d'un nouveau programme du Fonds monétaire international, (Fmi), le Sénégal vient de recevoir un appui. Il a été approuvé le lundi 26 juin par le conseil d'administration du Fonds monétaire international.
Un accord sur le montant record de 1,8 milliard de dollars de financement sur trois ans, qui devrait permettre au pays de résister à l'inflation, en échange de réformes structurelles. Selon le confrère, c'est un véritable ballon d'oxygène pour Dakar. L'accord est composé de deux volets : environ 1,5 milliard de dollars « au titre du Mécanisme élargi de crédit (Medc) et de la Facilité élargie de crédit (Fec) », « combinés au Fonds pour la résilience et la soutenabilité (RST) » d'environ 327 millions de dollars.
Pourquoi ce soutien financier ?
Edward Gemayel, chef de mission du FMI pour le Sénégal a précisé que : « Premièrement, c'est de multiples crises, en commençant par le Covid jusqu'à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Deuxièmement, il y a de la difficulté d'accéder au financement. Le troisième facteur, c'est la question des réserves de la Banque centrale régionale qui sont en baisse depuis plus d'un an. »
La stratégie de consolidation budgétaire a deux volets
Les négociations sont allées très vite. En contrepartie, le Sénégal s'engage à des réformes, notamment pour lutter contre le blanchiment d'argent, pour des projets d'adaptation au changement climatique, et pour réduire la dette.
« La stratégie de consolidation budgétaire a deux volets », explique Mesmin Koulet Vikot, représentant résident du FMI à Dakar. « C'est de mobiliser davantage de ressources intérieures en rationalisant les exonérations et dans le volet dépense, en limitant, en supprimant les subventions à quelques produits énergétiques. On vise le super, le gasoil et aussi la tranche haute de l'électricité. »
L'accord a été salué lundi 26 juin par le ministre sénégalais des Finances et du Budget devant l'Assemblée nationale. « Un des enjeux de ce programme, c'est la possibilité pour notre pays de mobiliser des ressources de 1 150 milliards de francs Cfa, à des coûts très favorables, sans incidence sur notre endettement, pour la couverture des déficits des budgets de 2023, 2024, 2025 », a déclaré Mamadou Moustapha Ba à l'ouverture du débat d'orientation budgétaire.
Cet appui financier intervient sur fond de tensions politiques, après des violences meurtrières début juin, et en vue de la présidentielle fixée en février. Mais pour l'heure, le FMI affiche sa confiance. « Bien sûr, on a une certaine inquiétude, mais pour le moment, nous pensons que le Sénégal pourrait dépasser cette période. C'est un pays qui, dans le passé, a toujours pu surmonter ses différends au niveau interne », souligne Edward Gemayel. Rappelons que le Sénégal a enregistré l'an dernier une croissance de 4,2%. Mais si la production de gaz et de pétrole démarre bien à la fin de l'année, le FMI anticipe un rebond à plus de 8% en 2023.