Congo-Brazzaville: Gouvernance - La Banque mondiale demande au pays de réduire ses subventions aux carburants

Les subventions destinées à soutenir le pouvoir d'achat des consommateurs vulnérables ne profitent qu'aux couches les plus riches du pays, a estimé la Banque mondiale. Dans son récent rapport, présenté le 29 juin, à Brazzaville, l'institution financière internationale suggère la réduction de ces subventions, avec des mesures d'accompagnement social et économique.

La réduction des subventions aux carburants va entraîner une nouvelle flambée de leurs prix à la pompe, comme ce fut le cas au début de l'année. L'augmentation de 50% du prix de carburant recommandée pourra également provoquer une onde de choc dans le pays, par la hausse des prix des transports, des produits alimentaires, des services..., affectant ainsi le panier de la ménagère.

Des répercutions socio-économiques que tente de minimiser le rapport de suivi de la situation économique et financière de la Banque mondiale. Une telle réforme doit être accompagnée d'un ensemble de mesures d'atténuations visant à apporter un soutien ciblé aux couches sociales les plus vulnérables, à travers l'augmentation des investissements publics dans le social (la santé, l'éducation, l'assistance aux plus démunis), a détaillé l'un des auteurs du rapport, l'économiste principal de la Banque mondiale, Vincent Tsoungui Belinga.

D'après la même source, les 10% les plus riches au Congo consomment 77% de diesel et 73% de l'essence dans le pays, tandis que les 10% les plus pauvres en consomment moins de 1% de carburant. Le but de la réforme est d'amener le gouvernement congolais à alléger le fardeau budgétaire des subventions aux prix de carburants afin de réorienter ce gap dans des dépenses plus durables et équitables.

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L'amélioration de la gouvernance publique est considérée comme la clef du succès de la réforme envisagée des subventions aux carburants. « Toutes ces réformes ne peuvent se faire que s'il y a des institutions fortes qui les accompagnent. Lorsqu'on parle de la transparence et de la communication, tout cela fait partie des institutions qui font en sorte que les finances publiques soient gérées de manière plus efficace. Oui. La gouvernance est au coeur de toute réforme », a insisté Vincent Tsoungui Belinga.

Les experts de la Banque monde ont noté une reprise progressive de la croissance du produit intérieur brut, qui devrait croître cette année. La réduction des subventions aux carburants contribuerait à maintenir la viabilité de la dette et la diversification de l'économie congolaise. « Je réitère l'engagement de la Banque mondiale à accompagner la République du Congo dans la poursuite de ses efforts concernant la réforme sur les subventions des produits pétroliers entamés en début de cette année », a assuré Korotoumou Ouattara, représentante sortante de la Banque mondiale pour la République du Congo.

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