Mali: Nations unies - La mission de maintien de la paix au pays s'achève

Des Casques bleus du contingent nigérien de la MINUSMA assurent la sécurité lors de l’arrivée de la de la délégation du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, El-Ghassim WANE à Ménaka pour rencontrer les autorités locales, les déplacés internes et les acteurs humanitaires.

Les Nations unies prévoient de mettre fin à leur mission de maintien de la paix au Mali, ce 30 juin, et de retirer tout le personnel dans les six mois, selon un projet de résolution du Conseil de sécurité proposé par la France.

Le retrait de la mission de 13 000 personnes, connue sous le nom de Minusma, interviendrait après des années de tensions entre les Nations unies et le gouvernement malien de la transition, qui ont atteint leur paroxysme ce mois, lorsque le patron de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, a demandé à la force de quitter le pays "sans délai".

La mission de l'Organisation des Nations unies (ONU) est considérée comme jouant un rôle essentiel dans la protection des civils contre une insurrection islamiste qui a fait des milliers de morts. Certains experts craignent que la situation sécuritaire ne s'aggrave avec ce départ, laissant l'armée malienne sous-équipée seule avec environ 1 000 combattants de Wagner. Les opérations de Wagner ont également été remises en question après que le groupe a organisé une mutinerie avortée en Russie, samedi dernier.

Le projet de résolution proposé par la France prévoit que le personnel de l'ONU reste sur place jusqu'à la fin de l'année pour permettre une transition, mais que, pendant cette période, les activités de la Minusma seraient réduites, y compris le soutien essentiel qu'elle apporte aux soldats maliens. "Le Conseil de sécurité (...) décide de mettre fin au mandat de la Minusma à compter du 30 juin 2023 ", indique le projet de résolution. La Minusma "maintiendra son personnel jusqu'au 31 décembre 2023, afin de planifier et d'exécuter la cessation des opérations et le transfert des tâches". Le texte a été confirmé. Mais un projet de résolution peut encore être modifié avant sa publication.

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Pour être adoptée, la résolution doit recueillir au moins neuf votes favorables et aucun veto de la part de la Russie, de la Chine, des États-Unis, de la Grande-Bretagne ou de la France. La Russie et la Chine ont longtemps été considérées comme sceptiques à l'égard de la Minusma. Le soutien des pays occidentaux à la mission a commencé à s'amenuiser depuis 2021, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Suède ayant annoncé qu'elles retireront leurs troupes. La France disposait d'une force distincte au Mali, mais l'a retirée l'année dernière à la suite de désaccords avec le gouvernement.

Une fin soudaine

La Minusma a été lancée en 2013 après que des rebelles séparatistes et des insurgés liés à Al-Qaïda avaient occupé le Nord du Mali. Depuis, ce pays est devenu l'épicentre d'un mouvement violent qui s'est étendu à toute l'Afrique de l'Ouest et a forcé des millions de personnes à fuir. Plus de 170 soldats de la paix ont trouvé la mort dans les combats.

Les Nations unies devaient prolonger son mandat d'un an ce mois-ci, avant que le Mali ne lui demande de partir. La force a été critiquée par le gouvernement de transition et par les civils, qui lui reprochent de ne pas faire davantage pour endiguer l'effusion de sang. L'ONU, à son tour, s'était plainte des "restrictions imposées aux mouvements de troupes et d'avions" , ce qui l'empêchait de remplir son mandat, notamment d'enquêter sur les violations des droits de l'homme imputées à Wagner et à l'armée malienne, des allégations niées.

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