Jeef Ngoy, journaliste de Radio Okapi, et Giresse Nkelani, cameraman à la station publique RTNC (Radiotélévision nationale congolaise), ont été libérés ce jeudi 29 juin avant-midi après avoir passé une nuit au cachot de la Détection militaire des activités anti-patrie (DEMIAP). L'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) s'en réjouit, mais se dit choquée de l'attitude des forces de sécurité qui ont interpelé les journalistes, alors qu'ils récoltaient les informations au sujet d'un conflit foncier.
Gaby Kuba, président de l'UNPC, dit sa joie après cette libération :
« L'Union nationale de la presse du Congo se réjouit aujourd'hui de la libération de notre confrère Jeef Ngoy de la Radio Okapi, qui a été interpellé avec d'autres confrères, dont Marie-Louise Bela (NDLR : libérée mercredi soir) et son cameraman de la Radiotélévision nationale congolaise. Le seul péché qui a été commis par les professionnels de médias, étaient de se rendre à Gombe pour recueillir les informations concernant la dispute d'une parcelle entre le ministère de l'Urbanisme et Habitat et monsieur Benoit Tshibangu ».
Ce dernier accuse le ministre de spoliation de sa parcelle se trouvant dans la commune de la Gombe à Kinshasa.
L'Union se dit totalement choquée et désagréablement surprise par l'attitude des éléments de force de sécurité, qui ont interpellé nos confrères « avec une brutalité inouïe ».
A ce sujet, Gaby Kuba interpelle les autorités compétentes :
« Nous attirons l'attention des autorités pour que de tels actes ne se reproduisent plus vis-à-vis des professionnels des médias dans l'exercice de leur métier. Sur ce, nous attirons l'attention des autorités sur le traitement réservé aux journalistes lors de la couverture de certains événements. »
L'ONG OLPA scandalisée
Dans un communiqué publié le même jeudi, l'Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), condamne aussi vigoureusement un « acte manifestement illégal et un excès de zèle » de la part des renseignements militaires :
« Cette interpellation injustifiée des journalistes en plein exercice de leur métier et la destruction méchante de leur matériel de travail constituent une violation de la liberté de presse garantie par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme ».