Cameroun: Discours de haine - Le Conseil National de la Communication se concerte avec les hommes de médias

Discours de haine et de division : Le Conseil National de la Communication se concerte avec les hommes de médias

Sous le haut patronage du Premier Ministre Chef du Gouvernement Joseph Dion Ngute, présidé par le Ministre de la Communication René Sadi, en présence du Ministre des Postes et Télécommunications Minette Libom Li Likeng, des éminents intervenants sur cette question à l'estar du Pr Charly Gabriel Mbock, Pr Leka Essomba, le Président du Conseil National de la Communication Joe Chebonkeng Kalabubse a réuni ce 26 juin 2023 à Yaoundé, la famille des médias du Cameroun autour d'un séminaire national de sensibilisation des professionnels sur le thème « Mécanismes d'éradication du discours de haine dans les médias au Cameroun ».

"Le déferlement de la haine en constante évolution dans la société camerounaise depuis quelques années, a trouvé son terrain d'expression et de prédilection dans les médias. Cette situation déplorable se justifie par le fait qu'au Cameroun, se côtoient avec ou sans autorisation plus d'un demi-millier d'organes de presse écrite, au moins cent stations de radiodiffusion sonore, plus de vingt chaînes de télévision, plusieurs organes de presse cybernétique et de très nombreuses entreprises de télédistribution, dont la liberté de ton se confond souvent avec la permissivité.

Depuis quelques années, avec notamment l'occurrence des échéances électorales, la haine sociale semble faire son lit dans l'espace public du Cameroun. C'est surtout dans les échanges à travers les réseaux sociaux et plus généralement dans les médias qu'elle se manifeste. Les débats à la télévision et à la radio se caractérisent par une prolifération de propos haineux incitant à la violence, à l'exclusion, à la stigmatisation ou à la sédition. Internet et les réseaux sociaux ont été érigés en véritables terreaux de la violence, de la désinformation et du langage de haine.

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Cette perception est bien reprise dans le préambule de la Constitution camerounaise du 18 janvier 1996 qui protège tout individu des attaques se rapportant à « ses origines, ses opinions ou croyances en matière religieuse, philosophique ou politique sous réserve du respect de l'ordre public et des bonnes moeurs ». Dans le même esprit, selon les dispositions du décret du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil National de la Communication, l'organe en charge de la régulation des médias, a reçu la mission de veiller « au respect de la paix sociale, de l'unité et de l'intégrité nationale, et ... au respect de la protection de la dignité des personnes dans les médias».

L'actualité en cours au Cameroun dont les émanations proviennent des crises dans les régions de l'Extrême-nord, du Nord-ouest et du Sud-ouest, mais aussi de plusieurs faits sociaux relayés par les médias, constituent une parfaite illustration de la montée exponentielle du discours de haine. Aussi, il est possible d'observer de plus en plus dans les médias camerounais, la publication d'informations et la diffusion de programmes mettant en exergue des propos incitant à la violence, à la sédition et surtout véhiculant des propos de haine. A l'aune de délicates et névralgiques échéances politiques, il est indispensable, sinon d'éradiquer, du moins de réduire dans les médias le discours de haine à sa plus simple expression.

Ledit séminaire constitue la réponse du CNC à cette recommandation. Il faut également indiquer que le CNC prolonge par cette activité la campagne de sensibilisation des acteurs des médias entamée récemment par la diffusion d'un spot audiovisuel, suivie par la production d'un avis et quelques sanctions contre certains journalistes indélicats et la visite de quelques rédactions dans certaines régions du Cameroun. L'intérêt de ce séminaire se justifie en définitive par la nécessité de poser un diagnostic général au sujet du discours haineux dans les médias du Cameroun, d'évoquer les conséquences qui en résultent et de susciter des solutions appropriées au contexte camerounais, en vue de l'éradication de ce phénomène qui dresse le lit du repli identitaire, des irrédentismes, de la radicalisation et qui affecte gravement la cohésion sociale nationale.

À terme, ce séminaire vise à adresser les grandes questions et à susciter des solutions appropriées au contexte camerounais en vue de la lutte contre les discours de haine dans les médias. Il a été également question d'identifier des solutions contre ce fléau, mais spécialement d'envisager l'élaboration d'un code langagier permettant d'éviter les propos haineux et destiné à l'utilisation par l'ensemble des acteurs médiatiques. Pour mieux asseoir cette bonne pratique, le CNC passe par les promoteurs des médias, les professionnels des médias, les panélistes réguliers des débats dans les médias, les associations de défense des droits de l'enfant, les administrations concernées et la société civile".

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