Congo-Kinshasa: Union sacrée de la nation - Le MLC souffle le chaud et le froid

L'adhésion du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba à l'Union sacrée de la nation (USN) continue de faire jaser. Cette formation politique autrefois membre de l'opposition semble y être par opportunisme et non par conviction, s'accordent à affirmer maints analystes de la scène politique congolaise.

Des analystes de la scène politique congolaise ont été réconfortés dans leurs appréhensions par la dernière sortie médiatique de la vice-Première ministre chargée de l'Environnement qui n'aurait pas, selon certains, émis des signaux clairs confirmant la réelle appartenance du MLC dans l'USN. Le fait pour Jean-Pierre Bemba de participer au gouvernement Sama Lukonde en tant que vice-Premier ministre chargé de la Défense ne semble ne pas suffire pour dissiper tout malentendu. Les propos d'Ève Bazaiba sur la radio Top Congo sont venus enfoncer le clou en relevant, à six mois des échéances électorales, la possibilité pour son leader de faire cavalier seul à la prochaine présidentielle.

Alors que tous les autres membres de l'USN affichent clairement leur soutien sans faille à la candidature déclarée de Félix Tshisekedi, prêts à lui accorder un second mandat, le MLC joue à la tempérance. Une telle option n'a pas encore été levée au sein du parti de Jean-Pierre Bemba qui continue d'observer. Le congrès devrait décider sur le candidat à soutenir, a tranché la secrétaire générale, Eve Bazaiba.

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Bien plus, elle n'exclut pas que sa formation politique puisse présenter un autre candidat autre que le président sortant. "Ça ne sera pas inconcevable. Nous sommes en politique », a-t-elle ajouté, avant de renchérir que "Jean-Pierre Bemba soutient Félix Tshisekedi par patriotisme". Autrement dit, Jean-Pierre Bemba pourrait ne pas accompagner Félix Tshisekedi aux prochaines joutes électorales.

Ces propos de la vice-Première ministre chargée de l'Environnement ont été très mal digérés au sein de l'USN où ils sont assimilés à un sophisme de mauvais goût. Autrefois sociétaire de Lamuka, le MLC a finalement rallié l'USN après l'élection de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême du pays, convaincu de l'inutilité de sa bataille engagée aux côtés de Martin Fayulu pour la vérité des urnes. Sans embages, Ève Bazaiba est passée aux aveux: "Après les élections, nous étions choqués de ce qui est arrivé. Choqués comme Lamuka parce qu'on s'est battu, on a été convaincu d'avoir obtenu la victoire, ça s'est décidé autrement, je m'assume. Les résultats étaient autres, le président Tshisekedi a été déclaré gagnant".

À la lumière de ces propos, maints analystes estiment que le MLC devrait pousser la logique jusqu'au bout en se désengageant carrément du gouvernement pour rallier l'opposition, si la réélection du chef de l'État actuel ne lui semble pas garantie. Dossier à suivre.

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