Afrique: Le conseil d'administration du FMI conclut les quatrièmes revues des accords avec le Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit et approuve un décaissement de 73,6 millions de dollars

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Washington, DC:Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui la quatrième revue des programmes appuyés par le FMI au Cameroun. Approuvés le 29 juillet 2021 (voir le communiqué de presse)., les accords triennaux mixtes au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) visent à appuyer le programme de réformes économiques et financières du pays. L'approbation des revues a permis le décaissement immédiat de 55,2 millions de Droits de tirages spéciaux (DTS) (environ 73,6 millions de dollars américain), ce qui a porté le total des décaissements au titre des accords à 372,6 millions de DTS (environ 493,6 millions de dollars américain).

Le Cameroun fait preuve de résilience dans un contexte d'incertitude intérieure et mondiale. La croissance est estimée à 3,8 % pour 2022, soutenue par la production hors secteur pétrolier. L'inflation, en glissement annuel, est estimée à 7,3 % à la fin de 2022. Le déficit budgétaire global s'est amélioré, passant de 3 % du PIB en 2021 à environ 1,1 % du PIB en 2022, grâce à l'augmentation des recettes pétrolières et non pétrolières. Le déficit primaire hors pétrole est resté inchangé à environ 3,9 % du PIB en 2022 en raison d'une hausse des dépenses liées aux subventions aux carburants.

Les perspectives à moyen terme demeurent positives, sous réserve de la poursuite des réformes et d'un l'environnement extérieur plus favorable. La croissance prévue du PIB réel devrait atteindre 4 % en 2023 et s'établir en moyenne à 4,4 % à moyen terme. Cette amélioration est due à l'agro-industrie, la sylviculture, et au secteur des services, ainsi qu'à la production de gaz naturel liquéfié, qui devrait partiellement contrebalancer la baisse de la production pétrolière. L'inflation devrait redescendre en dessous de 3 % à moyen terme.

Lors de la conclusion de ces revues, le conseil d'administration a également approuvé la dérogation pour non-respect du critère de réalisation relatif à la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiement extérieurs parce que le dépassement était provisoire et négligeable.

À l'issue de la réunion du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président du conseil d'administration par intérim a fait la déclaration suivante.

« La reprise de l'économie camerounaise se poursuit dans un contexte de difficultés au niveau intérieur et sur le plan mondial. Les programmes appuyés par le FMI ont soutenu les efforts des autorités visant à maintenir la stabilité macroéconomique et à promouvoir la croissance, ainsi que les progrès sur la poursuite de réformes durables. Les perspectives à moyen terme demeurent favorables, en dépit des enjeux croissants. La mise en oeuvre résolue de réformes permettra de gérer les chocs auxquels l'économie fait face en ce moment, tout en stimulant la croissance et en renforçant la résilience.

« Les résultats obtenus par le Cameroun dans le cadre du programme sont mitigés. Le critère de réalisation quantitatif relatif à l'accumulation d'arriérés extérieurs a encore connu des dépassements mineurs et provisoires au début de l'année 2023 et, à plusieurs reprises, trois des cinq objectifs indicatifs du programme n'ont pas été atteints . Si le rythme des réformes structurelles demeure lent, les autorités ont fait des progrès louables dans certains domaines essentiels comme la gouvernance et l'administration des revenus. La poursuite de mise en oeuvre de mesures correctives sera indispensable pour atteindre les objectifs manqués et accélérer les réformes.

« Les autorités sont déterminées àmaintenir une trajectoire d'assainissement budgétaire conformément aux objectifs du programme. Les efforts visant à mobiliser les recettes intérieures non pétrolières, à améliorer l'efficacité des investissements et la gestion des finances publiques, et à éliminer progressivement les subventions aux carburants tout en atténuant les effets sur les personnes vulnérables permettront de créer une marge supplémentaire pour financer des investissements productifs les dépenses sociales. En outre, les autorités sont résolues à limiter le recours aux financements non concessionnels et à éviter l'accumulation d'arriérés extérieurs et intérieurs. A cet égard, l'amélioration de la gestion de trésorerie et la limitation des dépensesengagées via des procédures exceptionnelles seront également cruciales.

« Afin de libérer l'immense potentiel de croissance du Cameroun, il convient d'accélérer la mise en oeuvre des réformes structurelles. Les mesures visant à stimuler la croissance tirée par le secteur privé, notamment le lancement de la stratégie d'inclusion financière, ainsi que les récentes mesures pour améliorer la gouvernance, en particulier le lancement d'un vaste diagnostic de la gouvernance économique et le projet de renforcement de la Chambre des comptes de la Cour suprême, sont les bienvenues.

« Cependant, des mesures additionnelles sont nécessaires pour améliorer le climat des affaires, notamment pour renforcer la stabilité du secteur financier et favoriser l'inclusion. De telles mesures devraient être accompagnées d'actions visant à renforcer la gouvernance, la transparence, et le cadre de lutte contre la corruption, notamment en remédiant aux lacunes identifiées en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) soulignées par le Groupe d'action financière (GAFI). "

Tableau 1. Cameroun : principaux indicateurs économiques et financiers, 2021-28

(en milliards de FCFA, sauf indication contraire)

2021

2022

2023

2024

2025

2026

2027

2028

Est.

3e rev.

Est.

3e rev.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

Proj.

(variation annuelle en %, sauf indication contraire)

Comptes nationaux et prix

PIB à prix constants

3,6

3,4

3,8

4,3

4,0

4,2

4,4

4,5

4,5

4,6

PIB pétrolier à prix constants

-3,2

-5,1

1,9

0,7

-1,8

-1,3

-1,4

-1,0

-0,6

-0,4

PIB non pétrolier à prix constants

3,8

3,6

3,8

4,4

4,1

4,3

4,6

4,6

4,6

4,7

Déflateur du PIB

3,3

4,6

5,7

4,8

2,7

2,7

2,3

1,3

1,3

1,4

PIB nominal (aux prix du marché, en milliards de FCFA)

25 158

27 210

27 591

29 749

29 457

31 521

33 691

35 661

37 760

40 066

Pétrolier

801

1 073

1 152

907

872

797

761

735

716

702

Non pétrolier

24 357

26 137

26 439

28 841

28 585

30 724

32 930

34 926

37 044

39 364

Prix à la consommation (moyenne)

2,3

5,3

6,3

5,9

6,2

4,8

3,0

2,3

2,0

2,0

Prix à la consommation (fin de période)

3,5

6,0

7,3

5,7

5,9

3,7

2,3

2,1

2,0

2,0

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large (M2)

17,2

11,4

11,4

8,1

9,0

8,0

7,2

7,0

7,0

7,0

Avoirs extérieurs nets 1/

4,3

7,7

7,7

1,0

2,9

0,7

1,7

2,0

1,4

1,9

Avoirs intérieurs nets 1/

12,9

3,6

3,6

7,0

6,1

7,3

5,5

5,0

5,7

5,1

Crédit intérieur au secteur privé

9,7

13,6

13,6

8,8

10,4

9,2

7,6

7,0

7,0

7,0

(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Épargne et investissement

Épargne nationale brute

14,0

15,9

16,3

15,9

15,6

16,1

17,1

17,5

18,4

19,2

Investissement intérieur brut

17,9

17,4

18,1

18,8

18,5

19,2

19,8

20,4

21,3

22,2

Investissement public

4,5

5,2

4,6

5,0

5,0

5,4

5,8

6,4

6,8

7,0

Investissement privé

13,4

12,2

13,5

13,8

13,5

13,7

14,0

14,1

14,5

15,2

Opérations de l'administration centrale

Total des recettes (dons compris)

14,0

16,1

16,0

15,5

15,9

15,5

15,3

15,3

15,3

15,4

Recettes pétrolières

1,9

3,6

3,5

2,8

2,9

2,1

1,8

1,7

1,6

1,5

Recettes non pétrolières

11,8

12,0

12,1

12,4

12,7

13,1

13,3

13,5

13,7

13,9

Total des dépenses

16,9

18,0

17,1

16,2

16,7

16,1

15,7

16,0

16,3

16,4

Solde budgétaire global (base ordonnancements)

Dons non compris

-3,2

-2,4

-1,5

-1,1

-1,1

-1,0

-0,6

-0,9

-1,1

-1,0

Dons compris

-3,0

-1,8

-1,1

-0,8

-0,8

-0,6

-0,3

-0,7

-1,0

-1,0

Solde budgétaire global (base caisse)

Dons non compris

-2,7

-2,8

-1,6

-1,6

-2,4

-1,8

-1,2

-1,3

-1,1

-1,0

Dons compris

-2,4

-2,3

-1,2

-1,3

-2,0

-1,5

-0,9

-1,2

-1,0

-1,0

Solde primaire hors pétrole (base ordonnancements)

-3,9

-4,5

-3,9

-2,4

-2,5

-1,7

-1,1

-1,4

-1,5

-1,5

Secteur extérieur

Balance commerciale

-1,1

0,4

0,1

-1,3

-1,4

-1,6

-1,4

-1,6

-1,7

-1,8

Exportations de pétrole

4,9

7,1

7,8

5,4

5,2

4,5

4,2

3,7

3,3

2,9

Exportations hors pétrole

8,3

8,9

8,0

8,0

8,2

8,0

8,1

8,2

8,3

8,5

Importations

14,4

15,7

15,6

14,7

14,8

14,1

13,8

13,5

13,2

13,2

Solde des transactions courantes

Dons officiels non compris

-4,2

-2,2

-2,2

-3,2

-3,3

-3,1

-2,9

-2,9

-3,0

-3,0

Dons officiels compris

-4,0

-1,6

-1,8

-2,8

-2,9

-3,0

-2,7

-2,9

-2,9

-3,0

Termes de l'échange

9,4

3,6

-6,8

-8,4

-7,6

-1,6

0,2

-4,0

-4,1

-4,1

Dette publique

Encours de la dette publique

46,8

46,4

45,5

42,8

43,2

41,1

38,8

37,3

36,2

35,2

dont : dette extérieure

31,7

32,7

30,9

30,5

30,7

29,7

28,7

28,2

27,8

27,8

Sources : autorités nationales ; estimations et projections des services du FMI.

1/ En pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.

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