Madagascar: Polémique sur la nationalité - Rajoelina passe à l'offensive

Dans un discours, à Itaosy, le président de la République, engage une riposte contre ses détracteurs. Il affirme qu'au final, il appartient au peuple de trancher.

Contre-attaque. De sortie à Itaosy, hier, Andry Rajoelina, président de la République, a décoché une rafale de scuds contre ses détracteurs. Galvanisé par l'accueil que lui a réservé la foule présente et l'engouement populaire durant la parade militaire au stade Barea, Mahamasina, le locataire d'Iavoloha a riposté aux tirs à boulets rouges dont il fait l'objet, surtout ces dernières semaines. "Au final, le dernier mot appartient à la population et elle a démontré son amour", déclare le président Rajoelina. Et pour lui, le peuple a donné tort à ses détracteurs en participant massivement aux célébrations de la fête nationale, notamment, au stade Barea.

Les jours précédant le 63e anniversaire de l'indépendance n'ont, en effet, pas été de tout repos pour le chef de l'État. Il s'est retrouvé sous un rouleau compresseur de critiques à cause de la polémique sur sa double nationalité. Des documents indiquant que le locataire d'Iavoloha serait également de nationalité française ont été balancés sur les réseaux il y a quelques jours. Une nationalité qui aurait été acquise en 2014. Du pain béni pour ses adversaires politiques qui s'en délectent quotidiennement. La légalité de sa candidature à la présidentielle de 2018, en passant par l'idée d'une déchéance de sa nationalité malgache, jusqu'à une déchéance de son statut de président de la République et chef suprême des Forces armées, ses détracteurs ne sont pas à court de munitions.

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À son tour, le locataire d'Iavoloha n'a pas été tendre dans sa réplique et mis en avant "le populaire", comme principale artillerie. "Beaucoup nous critiquent, notamment, sur les réseaux sociaux. Mais au final, c'est la voix du peuple qui compte. Elle s'est exprimée en venant en masse lors du défilé du 26 juin. C'est cet élan et ce soutien populaire qui nous poussent, ma femme et moi, à travailler sans cesse. Et nous n'envisageons guère de nous arrêter, que lorsque Madagascar atteindra son émergence", déclare-t-il.

Pied de nez

Surfant sur la vague de critiques et de fronde, surtout sur les réseaux sociaux, une frange de la classe politique a appelé la population à boycotter les festivités d'indépendance. Pour s'assurer de faire mouche, ils ont aussi mis en avant que ce serait une manière de dénoncer les difficultés socio-économiques actuelles. Il s'avère, cependant, que cela a été comme prêcher dans le désert. Le fait est que la fête nationale a été accueillie en liesse par la population. Cet engouement populaire durant les festivités d'indépendance a été spontané et n'est, vraisemblablement, pas lié à aucune intention ou acte politique. Seulement, les tenants du pouvoir n'hésitent pas à le mettre en avant comme argument pour dire qu'il s'agit d'un pied de nez à ses opposants. À Itaosy, hier, Andry Rajoelina ainsi adressé ses remerciements à la nation, notamment, aux personnes présentes à Mahamasina.

"Vos acclamations et vos mots d'encouragement durant la revue des troupes m'ont ému", affirme-t-il. Le locataire d'Iavoloha a également remercié les habitants d'Itaosy pour "l'accueil chaleureux que vous nous avez réservé". Cette sortie présidentielle a eu pour objet l'inauguration du siège de l'Office national de la lutte anti-tabac (OFNALAT), que le Président souhaite rebaptiser en Office national anti-drogue. Il a également procédé à la pose de la première pierre pour la construction d'un hôpital "Manarapenitra", à Itaosy. Une autre occasion pour le chef de l'Ètat de mettre au défi ses adversaires politiques. Le président Rajoelina qui, depuis le début de son mandat, a fait bâtir plus de quatre mille salles de classe "ayant permis la scolarisation de deux-cent mille élèves", ainsi que vingt-huit hôpitaux. "Qui a fait mieux ? Qui osera se lever et dire qu'il a construit plus de salles de classe ou d'hôpitaux que nous ?", lance-t-il alors.

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