En République démocratique du Congo (RDC), l'arrestation par des militaires de trois journalistes le 28 juin 2023 à Kinshasa, relâchés le lendemain, provoque l'indignation du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC). « Nous avons condamné avec la dernière énergie cette pratique qui ternit l'image, plutôt belle, de nos forces armées », s'insurge le président du CASC, Christian Bosembe.
En République démocratique du Congo, la haute autorité des médias, le Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), a exprimé son indignation après l'interpellation brutale par les services des renseignements militaires, le 28 juin 2023 à Kinshasa, de trois journalistes, dont l'un de la radio onusienne dans le pays.
Ils étaient partis recueillir les propos d'un avocat dans le cadre d'un conflit foncier impliquant un membre du gouvernement. Ils ont finalement été relâchés le 29 juin.
« Que l'armée nous aide en coopérant, tout en protégeant les journalistes »
Mais le CSAC exige des comptes à l'armée. Christian Bosembe, président de cette institution publique d'appui à la démocratie, estime au micro de notre correspondant Pascal Mulegwa : « Il s'agissait de l'arrestation dans les conditions les plus déplorables, d'une extrême violence, de journalistes dans l'exercice de leur profession par certains éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo, qui se sont illustrés par des actes de torture et des brimades sans aucune retenue. »
Christian Bosembe explique : « Nous avons donc condamné avec la dernière énergie cette pratique qui ternit l'image, plutôt belle, de nos forces armées. Nous avons saisi l'occasion pour recommander aux autorités militaires de désapprouver en public ces dérapages, mais aussi traduire en justice les auteurs de ces crimes. Que l'armée nous aide en coopérant avec nous, tout en protégeant les journalistes quand ils viennent faire leur travail. C'est très important pour nous puisqu'il n'est pas question que les journalistes soient menacés, tabassés, privés d'informations. »
Le patron du CSAC conclut : « Après ils ont été relâchés, mais nous condamnons fermement cette agression puisque ces pratiques ne s'inscrivent dans aucune logique, ni celle du président de la République, qui veut que la presse soit libre, moins encore dans l'idéologie du CSAC qui essaie de protéger et de promouvoir la liberté de la presse. Et nous demandons des mesures sévères pour que pareils cas ne se reproduisent plus. »