Madagascar: ANTSIRANANA - Les musulmans célébrent la fête de la tabaski

Depuis quelques jours, les fidèles musulmans préparent la fête d'Aïd al-Adha. Connue également sous le nom de la Tabaski ou Aïd el-kebir dans d'autres parties du monde.

Une grande fête de commémoration islamique de trois jours qui commence par des prières au lever du soleil dans les mosquées locales. Les familles se préparent alors à abattre un mouton ou une chèvre lors d'un sacrifice rituel. De leur côté, depuis mercredi, les fidèles musulmans antsiranais n'ont pas manqué de célébrer le rituel, fêté deux mois et dix jours après la fête du Ramadan. La Tabaski, littéralement «fête du sacrifice «, est célébrée chaque année. Cette fête religieuse rappelle la soumission d'Ibrahim (Abraham) à Dieu, lorsque celui-ci lui demande de sacrifier son fils, Ismaël, et quand il a essayé de le faire, Dieu lui a envoyé un mouton à la place de son fils. Les uns l'appellent aussi « fête du mouton», mais d'autres remplacent le mouton par la chèvre, le chameau etc. À Antsiranana , tout a débuté hier par un grand rassemblement tenu au stade « manarapenitra » pour effectuer des prières communes. Contrairement à la fête de l'Aid el-fitr ou fin de ramadan, les musulmans ne mangent qu'après ce rassemblement.

Hommes, femmes, jeunes et enfants, sont tous revêtus de leurs plus belles tenues comme symbole de célébration. C'était le coup d'envoi du rite. Puis, après les prières matinales, ils sont vite rentrés chez eux pour sacrifier le mouton ou la chèvre selon les moyens. Le plus souvent, un mouton ou une chèvre est traditionnellement sacrifié par le chef de famille en commémoration du sacrifice d'Ibrahim. Éplucher les légumes, couper la viande et entretenir le feu de bois... Les femmes se sont activées à préparer les repas. «Tout au long de la journée, j'ai cuisiné trois plats différents à savoir du foiede mouton aux oignons, des grillades accompagnées d'oignons, et de la viande avec des vermicelles. Ça a été une journée fatigante, mais cela m'a fait plaisir de cuisiner pour ma famille», raconte Fatouma, tout en indiquant que la Tabaski est aussi une bonne occasion pour se ressourcer dans la maison familiale.

Sacrifices

L'on a aussi remarqué que les plats confectionnés se sont accumulés et succédés toute la journée pour le plaisir des papilles et des retrouvailles. Ainsi, les hommes sont passés de maison en maison pour rendre visite à leurs proches, famille et amis, pour partager ensemble les différents repas. En une seule journée, une centaine de moutons ou de chèvres a été sacrifiée pour commémorer le sacrifice d'Abraham. Encore dans la ville d'Antsiranana, car il s'agit d'un moment de partage, l'ONG islamique Direct Aid a sacrifié soixante zébus pour en distribuer la viande à toute la population de la ville sans exception, musulmanes ou non . Chaque famille a bénéficié de trois kilos de viande. Il en est de même pour l'AED ou Association pour l'éducation et pour le développement qui va aussi, à son tour, offrir soixante-quinze zébus, ce jour.

Une fête coûteuse

À quelques jours de la Tabaski, dans le marché d'Antanamitarana-Antsiranana-II en particulier, l'ambiance a été au rendez-vous. Il y a eu une affluence au marché. Des espaces aménagés pour le marché de bétail sont envahis par des bovins et des ovins notamment près du croisement Joffre-ville. À la veille de la fête de Tabaski ou l'Aïd el-Kébir communément appelé « Idd Be » pour les Malgaches du Nord, l'animal sacré vaut de l'or. Il n'est plus à la portée des petites bourses et il est devenu une denrée rare. Un mouton coûte plus de 240 000ariary, un zébu pas moins de 1 400 000Ariary et une chèvre se négocie à partir de 120 000 ariary. C'est pourquoi la majorité des Antsiranais, en quête de bonnes affaires, ont opté pour la chèvre. Selon les connaisseurs, il existe même une race ovine qui s'arrache à prix d'or dans les marchés, car le rituel musulman exige que l'animal à sacrifier soit de bonne qualité.

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