Madagascar: Lutte anti-drogue - Un centre de désintoxication à Itaosy

Le nouveau siège de l'Office national de lutte anti-tabac, inauguré hier, abrite un centre de sevrage qui accueille également les toxicomanes. La désintoxication et l'accompagnement des consommateurs figurent aussi dans la stratégie de lutte contre les drogues dures.

Une nouvelle mission. En plus de la lutte contre le tabagisme, l'Office national de lutte anti-tabac (OFNALAT), sera également au front dans la lutte contre la prolifération et la consommation de drogue, notamment, des drogues dures. Cette nouvelle mission, confiée à l'OFNALAT a été affirmée de vive voix par Andry Rajoelina, président de la République, hier, durant l'inauguration de ses nouveaux locaux, à Itaosy, hier. Durant sa prise de parole, le Chef de l'État a même émis le souhait que l'OFNALAT soit rebaptisé "Office national anti-drogue". Selon le locataire d'Iavoloha, "certes, il y a le tabagisme, mais nous faisons face, désormais, à un plus grand problème, la consommation de drogue". Au sein du nouveau siège de l'OFNALAT, à Itaosy, il y a un centre de sevrage. À entendre les explications présidentielles, il sera également destiné à accueillir les toxicomanes.

De ce fait, le centre de sevrage servira aussi de centre de désintoxication. Ce nouveau rôle de l'OFNALAT qui s'ajoute à celui de la lutte contre le tabagisme a déjà été évoqué par le président Rajoelina, en mars. Alors qu'il visitait les stands de la caravane médicale stationnée sur le parking du Coliseum, à Antsonjombe, il a fait halte devant celui de l'Office national de lutte anti-tabac. "Préparez-vous puisque vos attributions seront élargies", avait alors déclaré le locataire d'Iavoloha, s'adressant aux responsables de l'OFNALAT. Dans un bref discours qu'il a prononcé, ensuite, il a déploré l'existence "d'un phénomène des drogues dures", à Madagascar, notamment, l'héroïne, communément appelée "rôrô". Toujours devant le stand de l'OFNALAT, à Antsonjombe, en mars, le Chef de l'État a souligné la nécessité de mettre en place "une stratégie particulière", pour la lutte contre la prolifération des trafics et de la consommation des drogues dures. La mise en place du centre de sevrage et de désintoxication à Itaosy figure ainsi dans le cadre de cette stratégie. Selon les dires du Président, la lutte contre ce phénomène se fait sur différents fronts.

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Sanctions sévères

Un des volets de cette stratégie consiste donc à l'accompagnement des toxicomanes. "Nous devons aider les consommateurs de drogue à se défaire de leur addiction. Ce sont également des victimes de ce phénomène. Aussi, ni la répression des consommateurs, ni le fait de les laisser livrés à eux-mêmes n'est la solution. Nous devons les accompagner pour qu'ils puissent s'en sortir", déclare le Président. Andry Rajoelina demande ainsi aux proches des toxicomanes de ne pas hésiter à s'adresser au centre sis à Itaosy. Il a également appelé les jeunes à ne pas céder à la tentation de s'essayer à la consommation de la drogue, que ce soit par suivisme ou pour démontrer qu'il a du caractère. "Consommer de la drogue ne fait pas de vous, un homme", assène-t-il, en ajoutant que le phénomène brise des familles. Mais il y a aussi un autre aspect. L'impact de ce fléau sur la paix sociale. Selon le locataire d'Iavoloha, "un toxicomane a besoin d'environ 50 000 ariary par jour pour s'acheter les doses nécessaires à sa consommation journalière. Aussi, les femmes autant que les hommes s'adonnent à des activités illicites pour avoir les moyens leur permettant d'assouvir leur addiction".

Le constat est que la prolifération des drogues dures, surtout dans les grandes villes, s'accompagne d'une hausse des délits, souvent violents. Certains délinquants ou même des bandits qui commettent des actes violents, allant jusqu'à l'assassinat, s'avèrent être sous l'emprise de la drogue. Comme le soutient le Chef de l'État, l'autre volet de la lutte contre le phénomène des drogues dures est, évidemment, la lutte contre les réseaux de trafiquants. Le président de la République a ainsi donné un ordre direct au Contrôleur général de police Fanomezantsoa Randrianarisoa, ministre de la Sécurité publique, présent à l'événement d'hier, à Itaosy. "Les trafiquants doivent être sévèrement punis", est l'ordre présidentiel. Il demande également la prise de conscience et la contribution de tous dans la traque des trafiquants de drogue. "Il s'agit d'une lutte commune qui concerne tout le monde. Nous avons tous le devoir de dénoncer tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans ce fléau pour permettre le démantèlement des réseaux d'approvisionnement et de distribution", déclare alors le Président.

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