À la demande de Bamako, le Conseil de sécurité de l'ONU a mis un terme immédiat vendredi 30 juin à la mission de maintien de la paix des Casques bleus au Mali (Minusma), un retrait réclamé par Bamako qui se déroulera sur six mois.
La résolution adoptée à l'unanimité met un terme à la mission de l'ONU au Mali (MINUSMA) « à partir du 30 juin » et stipule qu'à partir du 1er juillet, les Casques bleus cesseront leurs activités pour organiser leur départ « d'ici le 31 décembre ». Jusqu'à fin septembre, ils auront toutefois encore la possibilité de protéger les civils «aux alentours immédiats» de leurs positions.
Dans ces conditions, le Conseil de sécurité, qui se préparait à examiner une reconduction du mandat possiblement modifié, a dû se résoudre à signer l'arrêt de mort de la mission la plus coûteuse de l'ONU (1,2 milliard de dollars par an) qui compte une dizaine de bases réparties sur le territoire. Elle avait été créée en 2013 pour aider à stabiliser un État menacé d'effondrement sous la poussée jihadiste, protéger les civils, contribuer à l'effort de paix et défendre les droits humains.
Les relations entre Bamako et la mission s'étaient largement détériorées depuis la prise de pouvoir des militaires en 2020.
L'ONU dénonçait ainsi régulièrement les entraves des autorités maliennes aux déplacements des Casques bleus et devait faire face aux défections de pays contributeurs de troupes refroidis par la multiplication des attaques contre la mission, dont 174 Casques bleus ont été tués depuis 2013, parmi lesquels plusieurs militaires togolais.
Le Togo avait des contingents au Mali depuis la création de la Minusma et participait à la pacification de ce pays plongé désormais dans l'inconnu.