Congo-Brazzaville: Le saviez-vous? Fela Kuti, l'artiste qui a épousé vingt-sept femmes le même jour

L'histoire raconte que le Nigérian Fela Kuti avait réalisé l'exploit en prenant un cahier à la main, demandant à toutes les filles qui étaient ses danseuses voulant l'épouser d'écrire leurs noms. Immédiatement, vingt-sept d'entre elles l'avaient fait. Le mariage avait était célébré le 20 février 1978, à l'Hôtel Parisona à Anthony, Lagos (Nigeria), en présence de douze prêtres.

L'événement avait été rehaussé par la présence des membres du groupe, des amis et les familles. Bien que le consentement des parents de ces prétendantes n'avait été donné, la cérémonie du mariage s'était faite. Fela avait placé des notes de naira sur leurs têtes, et avait prononcé un court discours. Il s'était engagé alors dans un système rotatif consistant à ce que seulement douze d'entre elles vivent avec lui à un moment donné. Quand il s'était marié pour la première fois, il avait passé la nuit avec une, puis une autre, ainsi de suite jusqu'à ce qu'il avait satisfait les vingt-sept femmes. Puis, il les avait toutes emmenées au Ghana pour la lune de miel, peu de temps après.

Une autre raison pour laquelle le mariage avait lieu était de protéger Fela et ses épouses contre les allégations des autorités selon lesquelles il kidnappait les femmes. Il avait pour habitude de dire : « Un homme doit épouser plusieurs femmes parce qu'un homme a besoin de plusieurs femmes », c'est de cette façon qu'il avait marqué d'une empreinte indélébile l'Histoire contemporaine du Nigeria.

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Fela Anikulapo Kuti, de son vrai nom Fela Hildegart Ransome, est l'inventeur de l'afrobeat, fusion de funk, de jazz, de musique traditionnelle nigériane et des rythmes yorubas.

Nourri aux idéaux de Marcus Garvey, Malcom X ou Kwame Nkrumah, il esquive la carrière de médecine que son père veut lui tracer. Après des études de musique au Trinity College de Londres, c'est d'un voyage aux Etats-Unis et d'une rencontre avec Sandra Isidor, jeune Black Panthers, qu'il avait ramené le verbe contestataire de sa musique. A son retour, il rebaptise son groupe « The Africa 70 » pour marquer sa volonté panafricaniste.

En 1975, Fela se débarrasse de ses noms Hildegart Ransome qu'il considère comme une souillure héritée du colonisateur. Il s'appelle dorénavant Fela Anikulapo Kuti. Anikulapo signifie littéralement en yoruba « celui qui porte la mort dans sa gibecière ».

En effet, à sa naissance, sa grand-mère était allée voir un médium qui lui fit la prédiction suivante : « Cet enfant portera la mort dans sa gibecière ». Kuti signifie « qui ne peut être tué par la main de l'homme ». En 1976, après la sortie de son album antimilitariste "Zombie", sa maison baptisée Kalakuta est attaquée par l'armée et sa mère, Funmilayo Ransome-Kuti, grande nationaliste alors âgée de 78 ans" est défenestrée. Elle succombera quelques mois plus tard des suites de ses blessures.

Cependant, en 1986, peu de temps après sa sortie de prison, Fela Kuti a divorcé de ses vingt-sept femmes en affirmant que le mariage apporte de la jalousie. Il faut noter qu'elles n'ont pas été forcées de quitter sa maison après le divorce. Certaines ont vécu avec lui jusquà sa mort en 1997. Terrassé par le sida (Une « maladie inventée par les Blancs », disait-il, contre laquelle il avait refusé tout traitement), malgré la haine que lui vouaient les autorités politiques et militaires du Nigeria, quatre jours de deuil national sont décrétés et le 12 août, plus d'un million d'habitants de Lagos lui rendent hommage.

Quelques noms de ses épouses : kayode Fehintola, Damiregba , Keuwe, Oghomienor, Folake Oladeinde, laide, Boose, Oladejo, Osaeti et biens d'autres.

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