L'Afrique peut-elle lutter contre le trafic illicite des produits d'assise ? Le numérique s'offre comme un moyen pour atteindre cet objectif. Notre analyse.

L'Afrique est confrontée à un grave problème de commerce illicite des produits d'assise. A savoir notamment le tabac, l'alcool et les boissons gazeuses.

En effet, des quantités massives de cigarettes non conformes inondent les marchés, échappant aux taxes et aux réglementations en vigueur.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms), près de 20% des cigarettes consommées en Afrique sont d'origine illicite. Cette situation entraîne des pertes financières énormes pour les gouvernements, qui privent ainsi les budgets nationaux des ressources nécessaires au développement économique et social.

Les conséquences de ce commerce illicite vont au-delà des enjeux économiques. Les produits du tabac de contrebande échappent souvent aux contrôles de qualité, posant ainsi un danger supplémentaire pour les citoyens.

De plus, les cigarettes contrefaites sont vendues à des prix nettement inférieurs, rendant le tabac plus accessible aux jeunes et aux populations vulnérables. La lutte contre ce fléau nécessite donc des mesures concertées et efficaces.

Face à cette situation, les avancées technologiques qui ont permis le développement de solutions numériques visant à détecter, prévenir et combattre le commerce illicite s'imposent comme une solution.

Ces outils offrent une meilleure traçabilité des produits et renforcent les contrôles, tout en nécessitant moins de ressources pour les forces de l'ordre.

Il importe de relever, les systèmes de traçabilité utilisent des technologies numériques avancées telles que les codes-barres et les étiquettes RFID (radio-identification) pour suivre le parcours des produits, de la fabrication au point de vente, ou l'analyse de données et l'intelligence artificielles pour transformer les données collectées en information exploitable.

Ces systèmes permettent aux gouvernements de gagner en visibilité sur les opérations de la chaîne d'approvisionnement, de réaliser des audits des produits sur le terrain et de détecter rapidement les actions frauduleuses et les produits illicites.

Rappelons que l'Agenda 2063 de l'Union africaine souligne l'importance de la digitalisation pour l'Afrique. Il reconnaît que l'adoption de technologies avancées est essentielle pour stimuler l'économie, renforcer la gouvernance et améliorer les services publics.