Ile Maurice: Vidange Pailles Guibies phase 2 - La WMA vire Sinohydro qui a englouti Rs 307 M dans un «chantier de l'horreur»

Seulement 38,8 % des travaux achevés en trois ans et demi. Des fouilles restées béantes en plein quartier résidentiel. Plus de Rs 307 millions de l'argent public englouties. Voilà à quoi se résume le contrat que vient de rompre la Wastewater Management Authority (WMA) avec Sinohydro Corporation Ltd (SCL) pour le projet inachevé Pailles Guibies Sewerage Phase 2. Soit, le second projet public de tout-à-l'égout avorté en moins d'un an, après celui de Grand-Baie, le 29 août 2022. Une fois de plus, c'est aux résidents et autres usagers de payer les pots cassés.

La Notice of Termination, en date du 23 juin et portant la signature de Navindranath Jowaheer, officer in charge de la WMA, a été servie à Wei Xingzhuang, représentant de Sinohydro, le 23 juin. Une notice qui fait suite à une réunion, tenue le 15 mai au quartier général de la WMA, et une première correspondance en date du 15 juin. La WMA avance que, depuis le 31 août 2020, elle a à plusieurs reprises averti SCL du non-respect des obligations stipulées dans le contrat, en particulier la sub-clause 8.6 sur le taux d'évolution.

Le contrat du projet de tout-à-l'égout Pailles Guibies Phase 2, qui comprend, entre autres, le raccordement des maisons et le remplacement des tuyaux de la Central Water Authority, avait été alloué à Sinohydro, le 31 juillet 2019, et le coup d'envoi des travaux fixé le 11 septembre de la même année. Le projet devait être finalisé le 21 juillet 2023, une date qui comprend les différentes prolongations accordées par la WMA à l'entrepreneur. Sauf que, jusqu'à présent, seulement 38,8 % des travaux ont été réalisés. L'autorité écrit que l'intention de l'entrepreneur de ne pas respecter ses obligations contractuelles est clairement établie. D'où la notice pour mettre un terme au contrat, selon la sub-clause 15.2 (Termination by the Employer), à compter du 7 juillet. Il est aussi demandé au prestataire de restituer le site de manière ordonnée, tout comme les équipements et la station de traitement financés par la WMA.

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Ce projet flop a été abordé deux fois au Parlement par Fabrice David en mai et juin. Dans sa réplique, le ministre de l'Énergie et des Services publics, Joe Lesjongard, avait déclaré que les retards «sont principalement dus à la fermeture des frontières, d'abord en Chine, puis à Maurice en 2019, et pendant la majeure partie de 2020, ainsi qu'aux difficultés rencontrées par l'entrepreneur pour importer de la main-d'oeuvre étrangère, des équipements et des machines, entre autres.» Joe Lesjongard avait aussi fait état de ses «vives inquiétudes à la direction et au conseil d'administration de la WMA» par rapport aux retards accumulés et avait demandé un suivi de près du contrat. Après quoi l'autorité a finalement mis un mois et demi pour rompre le contrat.

Pendant ce temps, les résidents de Pailles sont toujours exposés au «chantier de l'horreur...», comme le surnomme l'élu rouge de la circonscription no 1 (Port-Louis Ouest-GRNO), Fabrice David, «...avec de la poussière, du bruit et un état des routes déplorables qui a occasionné plusieurs accidents».

Ce qu'entrevoyait aussi Fabrice David, comme abordé dans l'une de ses questions supplémentaires à Joe Lesjongard le 16 mai, s'est avéré. Pailles Guibies est quasiment un bis repetita du projet de tout-à-l'égout à GrandBaie. Un projet public démarré le 8 juillet 2019 et abandonné le 29 août 2022 par le consortium chinois Henan Water & Power Engineering Consulting Ltd/Anhui Shui An Construction Group Co Ltd qui, entre-temps, a empoché Rs 491 millions sur les Rs 2 milliards, pour un projet inachevé. Comme à Pailles Guibies

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