Le principal parti d'opposition, l'APC, maintient son « rejet total » des résultats de l'élection présidentielle, a-t-il déclaré dans un communiqué jeudi soir. Le président sortant Julius Maada Bio a été réélu pour un deuxième mandat dès le premier tour avec 56,17% des voix, selon des résultats fournis mardi par la Commission électorale. Mais ces résultats sont contestés par l'opposition et des organisations locales. L'APC critique des irrégularités lors du scrutin présidentiel.
L'APC demande la publication immédiate des résultats bureau de vote par bureau de vote. Le parti estime que les résultats définitifs ont été proclamés avant même qu'ils ne soient certifiés par les agents de la commission électorale et les partis politiques au niveau local.
Mercredi, des observateurs internationaux ont noté « des incohérences statistiques » entre les résultats partiels et les résultats définitifs du scrutin présidentiel.
On attend désormais l'annonce des chiffres pour les municipales et notamment celui de Freetown, la capitale. La maire sortante, Yvonne AKi-Sawyerr, membre de l'opposition, est candidate à sa réélection et l'APC met en garde la commission électorale contre toute manoeuvre qui serait destinée à la priver d'un deuxième mandat, ce qui « créerait le chaos » dans le pays, prévient le parti.
L'organisme gouvernemental en charge de la sécurité a de son côté estimé que les résultats alternatifs prononcés par des organisations de la société civile pouvaient provoquer « des conséquences néfastes ». Tout comme les déclarations des diplomates occidentaux, dénonçant le « manque de transparence. »
Jeudi, l'ambassadeur américain a déclaré qu'il était « troublé » par des « menaces de mort » contre les observateurs internationaux, des menaces qui « n'ont pas leur place dans une société pacifique et démocratique ».