Le Conseil de sécurité de l'Onu a mis un terme à la mission de maintien de la paix des Casques bleus au Mali, un retrait qui devrait durer six mois.
Le Conseil de sécurité met fin à la missionde maintien de la paix des Casques bleus au Mali à partir de ce vendredi (30.06.23).
Les opérations du retrait seront étalées sur six mois et devront se dérouler de façon ordonnée jusqu'à ce que la missionse retire complètement du Mali.
La résolution 2690 adoptée à l'unanimité stipule qu'à partir de demain 1er juillet, les Casques bleus cesseront leurs activités pour organiser leur départ "d'ici le 31 décembre 2023".
Pour le bon déroulement de ces opérations, les membres du Conseil appellent les autorités maliennes de transition à coopérer avec les Nations unies pour que les Casques bleus, les policiers et le personnel civil de la Minusma, déployés dans le pays depuis 2013, puissent quitter le Mali de façon ordonnée.
Discussions puis le consensus
Après plusieurs heures de discussions, les quinze membres du Conseil de sécurité, parmi lesquels la France, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, ont trouvé un compromis. Mais les enjeux sont immenses sur le plan de la sécurité intérieure du Mali.
Pour Tidiani Togola, expert malien en gouvernance, si les deux parties veulent travailler pour la stabilisation de la région, elles doivent revoir comment coopérer pour arriver à un résultat qui pourrait satisfaire à la fois le Mali et ses partenaires.
"Si jamais il y a des défis qui touchent le Mali et que le pays n'arrive pas à agir efficacement face à cela, il serait important que les partenaires comprennent ça et qu'ils regardent comment ils pourront accompagner le Mali car toute instabilité du Mali est synonyme d'instabilité de toute la sous-région, quel que soit le nouveau repositionnement des différences forces au Niger", estime Tidiani Togola.
C'est dans ces conditions que le Conseil de sécurité a demandé au secrétaire général de l'Onu d'engager un dialogue avec le gouvernement de transition malien afin d'élaborer un plan de transfert des tâches de la Minusma, en tenant compte de la contribution des pays membres de l'Onu, dont fait partie l'Allemagne.
Echec diplomatique
Dans la journée de ce vendredi, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a d'ailleurs indiqué que le gouvernement fédéral avait travaillé avec ses partenaires internationaux et les voisins directs du Mali.
Elle a ajouté que la sécurité des Casques bleus et des soldats allemands était la priorité absolue.
Mais pour Alexander Stroh, professeur de sciences politiques et d'études africaines à l'Université de Bayreuth, la demande de départ de la Minusma est un échec diplomatique.
"Les diplomates doivent comprendre qu'il faut encore plus de dialogue avec les autorités politiques des pays où on va. Et il faut réfléchir à comment interagir avec les acteurs que vous n'aimez pas", estime-t-il.
Une rupture inattendue
Il y a quelques jours, avant l'annonce de la junte malienne, Antonio Guterres, le secrétaire général de l'Onu, recommandait le maintien de la Minusma à effectifs constants, en la recentrant sur des priorités limitées.
Avec l'annonce du retrait de la Minusma, il va falloir maintenant organiser le retrait de plus de 13.000 militaires et policiers, ainsi que de leurs équipements, des hélicoptères aux véhicules blindés.