Le Pacte de programmation industrielle a été finalisé jeudi au Novotel. Il s'agit d'un engagement réciproque entre l'État et le secteur privé sur des secteurs d'activité ciblés.
Un mariage d'amour et de raison. L'État et le secteur privé ont fini par filer le grand amour. Après plusieurs années d'incompréhension, l'État et le secteur privé accordent leur violon. Un rapprochement perceptible depuis l'arrivée du ministre Edgard Razafindravahy à la tête du département Industrialisation, Commerce et Consommation dans le gouvernement. L'industrialisation passe du rêve, de l'utopie à la réalité. Le Pacte de programmation industrielle finalisé jeudi au Novotel en témoigne. Une véritable révolution comme l'a souligné le ministre Razafindravahy lors de la cérémonie de clôture. « Auparavant je n'ai pas encore ressenti cette volonté actée par un pacte entre le secteur public et le secteur privé » a-t-il souligné. Une étroite collaboration et une volonté commune dans une démarche importante pour réussir le développement industriel. « Si les deux parties ne se rejoignent pas, aucun développement économique et industriel n'est possible » soutient le ministre Razafindravahy.
Une solidarité qui témoigne du leadership du ministre Razafindravahy. Il a su rassembler tout le monde du secteur privé dans un même élan. Il n'y a pas longtemps, on n'osait même pas imaginer une telle situation. Le Groupement des Entrepreneurs de Madagascar, le Syndicat des Industries de Madagascar, le Groupement des Entreprises Franches et Partenaires, le Fivondronan'ny Mpandraharaha Malagasy et le Groupement des Exportateurs d'Huiles Essentielles de Madagascar, le PCPRiz, la Chambre des Mines, la Fédération des Opérateurs Miniers notamment ont participé à l'atelier de validation du pacte au Novotel durant deux jours. De même le secteur public a été fortement représenté (industrie, agriculture, énergie, finances, mines, enseignement supérieur, etc.). Sans oublier l'appui de l'EDBM dont le rôle central en matière de promotion des investissements a été rappelé par sa présidente en clôture de ces ateliers. Le pacte engage les deux parties sur les filières stratégiques en l'occurrence le textile et l'habillement, les huiles essentielles, l'industrie minière, l'agro business et l'énergie renouvelable.
Droits et obligations
Les secteurs concernés feront une lecture tournante du pacte avant la signature du pacte dans quinze jours. Le pacte est construit autour d'une ambition forte. L'objectif est de booster l'apport des industries dans le Produit intérieur brut sur le long terme. « L'industrialisation est un long chemin, la démarche de programmation est essentielle pour réussir » souligne le ministre Razafindravahy. Christian Rasoamanana, conseiller technique au MICC explicite. « Nous avions élaboré ce contrat avec le secteur privé et l'appui d'experts sectoriels et juridiques pour concrétiser notre vision qui s'élargit à l'horizon 2040. Un des points d'orgue de cette programmation est de doubler le poids de l'industrie dans l'économie. Actuellement il est de 15%, nous allons tout mettre en oeuvre pour l'augmenter à 30% en 2040 » précise-t-il. Il va sans dire que le pacte comporte des droits et des obligations de part et d'autre. Les acteurs économiques issus du secteur public et du secteur privé s'engagent à améliorer le climat des affaires.
De son côté l'État garantira la mise en place d'infrastructures adéquates et du fonds national de développement industriel pour développer les industries. L'auto-production d'énergie va notamment être facilitée et encouragée. Une institution sera chargée du pilotage de toutes ces activités pour accompagner ces mesures novatrices. Il reste donc à signer le pacte qui montre la belle entente entre l'État et le secteur privé. Un climat de confiance s'est installé depuis la prise en main du développement industriel par Edgard Razafindravahy. Le projet ODOF ( One district, one factory) fait son petit bonhomme de chemin concrétisant la volonté de l'État de tenir son engagement. Le secteur privé a confectionné et défendu la nouvelle loi sur les investissements ainsi que la loi sur les coopératives. Pour la première fois dans les annales, on a vu les représentants du secteur privé aux côtés du ministre de l'Industriaisation à l'Assemblee nationale faire front lors des travaux de commission lors des discussions sur le projet de loi sur les investissements et sur les coopératives. C'est tout un symbole. Tout s'enchaîne pour réussir le pari du développement industriel et du velirano n°7 du Président de la République. Si avec cette belle solidarité, on n'arrive pas à gagner le pari, il faut y voir un mauvais sort.
HASSIM AMIRALY
« Il est parfaitement possible de travailler ensemble pour l'avenir du pays »
Le président sortant du Syndicat des industries de Madagascar (SIM) apporte ses éclaircissements sur la façon dont les secteurs public et privé peuvent travailler ensemble dans la marche vers l'Industrialisation. Il insiste également sur l'originalité du pacte de programmation industrielle et les améliorations que celui-ci apportera pour le développement industriel de la Grande île.
Premièrement, que pensez-vous du Pacte de programmation industrielle ?
- Avant de commencer, je voudrais brièvement rappeler que le premier pacte sur l'industrialisation qui a existé à Madagascar depuis l'indépendance c'était en 1967. Il a en quelque sorte tracé la politique économique et industrielle jusqu'à l'an 2000, mais après la première République, il était tombé à l'eau. Donc pour cette excellente initiative, nous, le secteur privé, tenons à féliciter le ministère de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation ainsi que l'Economic Development Board of Madagascar (EDBM) d'avoir favorisé à nouveau l'élaboration de ce pacte sur l'industrialisation. Nous sommes ravis que le secteur privé soit de plus en plus écouté et commence à avoir son mot à dire.
Concrètement, êtes-vous satisfaits de ce nouvel accord ?
- Écoutez, je pense qu'il est d'abord très important de souligner que le travail a commencé il y a déjà 4 ans et que malgré certaines difficultés, le dialogue que le secteur privé a toujours souhaité commence à prendre forme. On constate maintenant qu'il est parfaitement possible de travailler, de trouver un accord et de tracer une vision sur le long terme avec nos partenaires du secteur public. Donc oui nous sommes très enthousiastes à l'idée de pouvoir travailler ensemble pour le développement industriel du pays.
À votre avis, qu'est ce qui va changer pour les industries du secteur privé après ce pacte ?
- Il y a plusieurs choses qui pourront avancer. Une des premières innovations apportées par ce pacte c'est le fait qu'il permettra d'utiliser un peu plus le potentiel de l'agro-industrie malgache pour lui permettre de satisfaire d'abord la demande locale et après, l'exportation. En effet, cette dépendance à importer les produits agro-alimentaires à Madagascar est quand même un constat amer, mettre en place une telle politique qui favorisera le développement agricole permettra d'améliorer considérablement le niveau de vie de nos compatriotes.
« Je pense que ça soulève beaucoup d'espoir surtout pour l'avenir de nos enfants »
Que pensez-vous du Conseil National de l'Industrialisation de Madagascar (CNIM) ?
- C'est un organisme indépendant, nouveau et c'est quelque chose de formidable. Effectivement, à chaque étape de réalisation, il y aura une évaluation qui sera faite. Donc c'est extrêmement important que les parties qui ont travaillé sur ce pacte pendant des journées entières ne s'arrêtent pas là mais qu'il y aura un pilotage et un suivi par le CNIM accompagné par l'EDBM. Le CNIM est également là pour augmenter les chances de réussite de cette programmation.
Êtes-vous satisfait des démarches dans l'élaboration de ce Pacte de programmation industrielle ?
- C'était un premier exercice car depuis des années, des décennies, aucun travail n'a encore été engagé jusqu'à maintenant. Ce qui est important, c'est que les démarches qu'on a effectuées nous ont permis de discuter des problèmes transversaux dans le secteur public mais aussi et surtout dans le secteur privé. On a eu le temps de discuter et d'échanger d'abord afin de nous
permettre de coordonner nos efforts dans l'optique de tracer une ligne directrice pour l'Industrialisation jusqu'en 2040. Je pense que ça soulève beaucoup d'espoir surtout pour l'avenir de nos enfants.
Justement par rapport à l'horizon 2040, quels sont les objectifs à court et à moyen terme pour le secteur privé ?
- Nos objectifs dans le domaine de l'agro-industrie portent sur l'augmentation de la production locale pour arriver à l'auto-suffisance alimentaire. Par rapport au fait de doubler le poids de l'industrie dans le PIB national d'ici 2040, vous savez qu'on a beaucoup de jeunes diplômés qui n'attendent qu'à être embauchés dans les secteurs de l'industrie. Nous étions un pays déjà industrialisé depuis les années 1970 donc, pour ma part je parlerai plutôt de ré-industrialisation de Madagascar. Donner aux jeunes les moyens de mettre en valeur leur potentiel, c'est par cela qu'on arrivera à établir des réalisations à court et à moyen-terme.
NIRINA OLIVIER RAKOTOSON Président du Groupement des exportateurs d'huiles essentielles, d'extraits et oléorésines de Madagascar (GEHEM).
« L'approche inclusive a contribué à la reussite du pacte de programmation industrielle »
D'abord, quelle est votre appréciation par rapport à l'aboutissement de ce pacte industriel ?
Il est vrai que la perfection n'existe pas mais nous sommes vraiment satisfaits du travail accompli pour ce pacte de programmation industrielle. Pour le secteur privé, la planification est une démarche normale, mais il est vrai que c'est une grande première à Madagascar qu'une telle initiative est prise de la part du secteur public et nous en sommes vraiment reconnaissants. Maintenant, grâce à ce pacte, nous pouvons dire que nous disposons de vision à l'horizon 2040 pour les cinq secteurs stratégiques définis comme prioritaires par l'État et le secteur privé dont les huiles essentielles. Et ce qui est vraiment bien, c'est qu'on ne s'est pas contenté de rêver en mettant en place cette vision mais des ateliers de travail ont été organisés pour chaque secteur concerné, mobilisant les représentants des secteurs publics et privés, pour identifier et planifier les actions qu'il faudra faire pour l'atteindre.
Êtes-vous satisfait du processus d'élaboration de ce pacte ?
Je salue particulièrement la démarche inclusive entreprise par l'État à travers le ministère de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation pour l'élaboration et la mise en place de ce pacte. Je pense que c'est une des raisons principales qui ont conduit à la réussite du processus d'élaboration de ce pacte. Pour une fois, le secteur privé n'a pas été écarté mais a été véritablement partie prenante avec le secteur public. Il est rare que l'État et le secteur privé travaillent ensemble mais cette fois-ci, c'était vraiment le cas.
Pour votre secteur en particulier, quels sont les points spécifiques qu'il faut souligner ?
Pour le cas du secteur des huiles essentielles, en particulier, nous pensons vraiment être privilégiés de faire partie des secteurs prioritaires même si c'est une filière qui peut être qualifiée d'être relativement jeune. Et puis, je pense que nous avons déjà une avance puisque notre groupement dispose déjà d'une vision 2030 qui est déjà en place. Et avec l'avènement de ce pacte industriel, nous l'avons prolongé simplement jusqu'en 2040. Nous disposons donc déjà des données qui ont encore pu être étoffées à travers ce pacte. Et surtout, nous disposons déjà d'un partenaire qu'est la Banque Mondiale qui va nous apporter un appui important dans la mise en oeuvre de notre plan d'actions. D'ailleurs, notre prochaine réunion est prévue pour le 10 juillet prochain et toutes les actions vont déjà pouvoir commencer.
Et en quoi ce pacte pour la programmation industrielle vous est-il bénéfique ?
Pour la filière huiles essentielles, c'est une fierté de faire partie des cinq secteurs stratégiques retenus pour l'industrialisation et nous sommes vraiment reconnaissants envers l'État d'avoir su reconnaître que c'est une filière réellement stratégique puisque cela nous a vraiment aidé pour atteindre nos objectifs. Grâce aux nombreux échanges et aux nombreux consultants qui ont été présents, par exemple, notre plan d'actions qui va être présenté à la Banque Mondiale a pu être amélioré.
Les craintes résident dans la continuité de sa mise en oeuvre lors des changements de régime politique, comment y remédier, selon vous ?
La création du Conseil national pour l'industrialisation de Madagascar ou CNIM a été retenue lors de l'atelier de validation de ce pacte. C'est une structure qui va regrouper le secteur privé et le secteur public et elle ne sera pas rattachée au ministère. Je pense que le CNIM pourra obliger chaque partie à respecter les dispositifs prévus dans ce pacte pour l'industrialisation de Madagascar.
CHRISTIAN RASOAMANANA Conseiller technique du ministre de l'Industrialisation,du commerce et de la consommation
« Ce pacte est un contrat de confiance entre l'État et le secteur privé »
Tout d'abord pouvez-vous définir le Pacte pour la programmation industrielle ?
Il s'agit d'un contrat de confiance et de collaboration entre l'État et le secteur privé pour tracer la feuille de route de l'industrialisation de notre pays jusqu'en 2040.
Concrètement que contient ce pacte ?
Le pacte définit tout d'abord la vision 2040, en l'occurrence le doublement du poids de l'industrie de 15 à 30% du PIB national en misant principalement sur la transformation de nos ressources locales et la compétitivité de notre industrie. Le pacte définit ensuite les orientations stratégiques permettant d'atteindre cette vision et les engagements réciproques du secteur public et du secteur privé. Le pacte distingue les orientations et engagements transversaux et ceux spécifiques à chaque secteur prioritaire retenu. 4 orientations stratégiques transversales guident le pacte. Elles portent sur le climat des affaires, le financement, les infrastructures y inclus l'énergie et la formation. Après, le pacte institue la gouvernance chargée du pilotage et du suivi de la stratégie et des engagements. Cette gouvernance est instituée à 2 niveaux : un premier niveau avec l'institution du Conseil National de l'Industrialisation de Madagascar, organisme totalement indépendant, pour les orientations et engagements transversaux et un deuxième niveau avec des comités de suivi sectoriels pour chaque filière prioritaire retenue. C'est véritablement la pierre angulaire de ce pacte. Et enfin le pacte prévoit un mécanisme de règlement de différends.
« Les parties ont reconnu qu'en cherchant à vouloir tout faire tout de suite, on n'arrive pas à avoir des résultats et créer de l'impact. »
Qu'est-ce que ce pacte apporte de nouveau ?
Sur la forme tout d'abord, le fait que l'État et le secteur privé se lient par un contrat est à ma connaissance une première. Sur le fonds, je vais souligner deux aspects essentiels de ce pacte. Tout d'abord, l'innovation majeure de ce pacte est incontestablement la programmation industrielle, c'est-à-dire la planification sur la durée, en l'occurrence jusqu'en 2040. L'autre aspect clé est le choix assumé de la priorisation. Les parties ont reconnu qu'en cherchant à vouloir tout faire tout de suite, on n'arrive pas à avoir des résultats et créer de l'impact. 5 secteurs stratégiques ont donc été retenus : l'agro-industrie, le textile, les huiles essentielles, la transformation minière et l'énergie. S'agissant de l'agro-industrie en particulier, 4 filières ont été retenues pour créer un choc de performance d'ici 2028 : le riz, le maïs, le sucre et l'huile d'arachide. Et 2 zones par filières seront choisies en fonction de la qualité des infrastructures déjà disponibles et de la maturité du tissu agricole avant leur déploiement national après cette première phase. Cette priorisation va permettre de concentrer les moyens et donc d'être plus efficaces. Cela ne veut pas dire que les autres filières ne seront pas considérées mais il faut reconnaître le temps nécessaire à leur développement.
Qu'est-ce qui fait selon vous que ce pacte va perdurer au-delà des changements politiques ?
Pour deux raisons : ce pacte est le fruit d'un travail totalement collaboratif entre l'État et le secteur privé. Autrement dit, c'est la volonté des 2 parties d'agir en partenaire et non comme adversaire au service d'un objectif commun. Je peux vous assurer que toutes les parties impliquées veulent réussir ce pacte et le défendre. La deuxième raison est le choix de la gouvernance avec le CNIM qui sera totalement indépendant. C'est la meilleure garantie que le pacte perdure au-delà des changements politiques.
NIRINA LYVIO Président de la Commission Agribusiness du Groupement des Entreprises Malagasy (FIVMPAMA ou « Fivondronan'ny mpandraharaha Malagasy »)
« Le secteur privé adhère totalement au pacte de programmation industrielle »
D'abord, quelles sont les appréciations du FIVMPAMA, concernant le pacte de programmation industrielle qui a récemment été bouclé ?
- En tant que Groupement des Entreprises Malagasy, nous adhérons totalement à l'initiative du ministère de l'Industrialisation, du commerce et de la consommation qui est excellente. À titre d'entrepreneurs dans le secteur privé, il est évident que parmi nos membres nous comptons des PMI (Petites et Moyennes Industries) et des PME (Petites et Moyennes Entreprises) qui vont bénéficier de cette nouvelle vision sur l'industrialisation à Madagascar.
Quel impact dans cet accord pour vous?
- En tant que groupement professionnel multi-sectoriel, le FIVMPAMA compte parmi ses membres des entrepreneurs dans les 5 secteurs prioritaires retenus. À savoir l'Agro-business, les Mines, les Huiles Essentielles, le Textile et l'Énergie. Nous avons donc plusieurs PMI et PME qui opèrent dans ces activités et qui se verront avantagés par rapport à ce pacte qui nous permettra d'avoir le soutien du secteur public pour faire progresser l'industrialisation à Madagascar.
Pour vous, qu'est-ce qu'il y a d'original dans ce pacte ?
- Ce qui nous a vraiment enthousiasmé en fait c'est la nouvelle approche qui a été initiée par le MICC qui est d'encourager les secteurs public et privé à travailler main dans la main pour faire marcher l'industrialisation. Jusqu'à aujourd'hui, il y avait toujours cet air de rivalité entre ces deux secteurs mais avec ce pacte, on a senti qu'il y avait une réelle volonté des deux parties d'avancer vers un objectif commun.
La gouvernance mise en place dans ce pacte vous satisfait-elle ?
- En effet, il a été décidé de mettre en place un Conseil National del'Industrialisation de Madagascar ou CNIM, un organisme indépendant qui sera chargé de piloter et de suivre cette programmation industrielle. Le secteur privé sera représenté avec le secteur public, toujours dans la logique de travailler ensemble et c'est en soi une excellente initiative qu'il faut soutenir.
Pensez-vous que ce programme s'inscrira dans la continuité lors des changements de régimes politiques ?
Techniquement, le Pacte de programmation industrielle est conçu pour être imperméable aux changements politiques. Il est fait pour s'inscrire dans la durée et je pense aussi qu'il est du devoir des deux parties de faire bloc pour maintenir la voie engagée pour réaliser notre objectif de multiplier par deux le poids de l'industrie dans le PIB national d'ici 2040. Nous sommes plutôt optimistes sur cette question-là.