Madagascar: Après le 26 juin, la politique a repris ses droits

Après la célébration du 63e anniversaire de l'indépendance de Madagascar, c'est un retour à la dure réalité auquel sont confrontés les Malgaches. Ils ont voulu pleinement profiter de la pause qui leur était offerte pour retrouver les joies simples des réunions familiales. Pendant cet « asaramanitra », il n'y eut aucun incident susceptible de troubler cette quiétude. A présent, ce sont les événements politiques qui retrouvent toute leur place dans l'actualité.

Pouvoir et opposition ont repris leurs grandes manoeuvres. Les partisans du pouvoir essaient de convaincre l'opinion de l'inanité des efforts de leurs adversaires, argumentant sur la perte de la nationalité malgache. Mais on s'aperçoit qu'une bonne partie de ces derniers campe sur leurs positions. Le dépôt d'une plainte au parquet, auprès du procureur de la République dans ce sens, montre qu'ils n'entendent pas lâcher l'affaire. Sur un autre plan, la décision de mettre en place un comité de salut public, lors d'une rencontre des forces vives, organisée au siège du HVM à Andraharo montre qu'il existe une dynamique pour faire avancer le débat politique actuel. Les 80 entités présentes n'ont pas toutes la même sensibilité, mais après d'âpres discussions, ils sont arrivés à publier cette résolution.

Le pouvoir, quant à lui, entend aller de l'avant et veut mettre en valeur ses réalisations pour convaincre la population de la réussite de ses actions durant ces quatre dernières années. Néanmoins, les Malgaches restent plutôt circonspects au vu des difficultés qu'ils éprouvent dans leur vie quotidienne. L'un des échecs les plus cuisants de cette politique menée est l'impuissance des responsables de la Jirama à la redresser. Les consommateurs n'ont pas de mots assez durs pour exprimer leur colère durant les coupures d'électricité et d'eau qui rythment leur quotidien. C'est tout ce contexte qui est en train de faire changer le paysage politique actuel. Les interpellations se multiplient et il n'y a plus de pensée unique qui règne.

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Sur le plan international, on constate une véritable évolution de la situation en Europe. Les mouvements opérés par les miliciens du groupe Wagner sous l'impulsion de leur chef, Prigogine, ont provoqué une certaine panique au sein du pouvoir russe. Cette rébellion, qui a été menée à la fin de la semaine dernière, a paru irrésistible. Elle survient dans le cadre d'un contentieux très lourd entre les hommes de Wagner et les forces armées russes, accusées d'avoir bombardé les premiers. Celui qui avait multiplié, ces derniers mois, les interventions médiatiques pour affirmer le rôle primordial de ses troupes sur le front, a brusquement changé de ton et a commencé à être très critique sur la manière d'agir de Vladimir Poutine.

Dans un premier temps, lui et ses hommes ont pris position près du Quartier général de l'armée russe à Rostov, à 400 km de Moscou. On a très nettement eu l'impression qu'ils allaient marcher sur la capitale, provoquant la mobilisation de nombreuses forces spéciales. L'intervention télévisée du chef du Kremlin fut menaçante. Cependant, après un certain flottement, les propos tenus ont été moins durs. Aucune poursuite ne serait engagée contre le chef de Wagner qui devrait être accueilli en Biélorussie. La communication du pouvoir russe a ensuite totalement changé et pour effacer l'impression des premiers jours, le chef du Kremlin a multiplié les déplacements et les bains de foule.

La France connaît en ce moment une vague de violence urbaine sans égale depuis les émeutes de 2005. La mort d'un jeune automobiliste de 17 ans, prénommé Nahel, lors d'un contrôle routier, a provoqué l'embrasement de nombreuses banlieues. La situation peut entraîner la déclaration de l'état d'urgence pour maîtriser la situation.

Après le 26 juin, la politique a repris le dessus et le débat est en train de prendre de plus en plus d'ampleur entre tous ses acteurs. Le contexte est en train d'évoluer très vite. Pouvoir et opposition essaient d'utiliser leurs arguments de manière convaincante, mais ils le font sans faire de débordements.

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