Le gouverneur de la Banky Foiben'i Madagasikara (BFM), Aivo Andrianarivelo a annoncé la mise en place du système de paiement sécurisé Switch national vers la fin de l'année. « Les utilisateurs des services financiers ne seront plus obligés de disposer de compte bancaire dans un établissement de crédit pour pouvoir accéder à des offres de prêts » a-t-il expliqué, mardi au Novotel Alarobia.
Il s'agit d'un dispositif de commutation opérationnel rentable pouvant véhiculer des identités biométriques et qui permet l'interopérabilité des paiements à faible coût entre différents établissements de crédits sans terminaux de paiement. Sa mise en place a été prévue en 2020, conférée à la BFM, dans le cadre de la stratégie nationale d'inclusion financière 2018-2022. En attendant, certaines banques annoncent qu'elles travaillent sur des solutions qui vont bientôt être mises en place.
Selon une enquête menée par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), plus de 90 % des opérateurs économiques locaux questionnés sont d'accord sur la nécessité d'un système de paiement sécurisé, qui ouvre la voie vers l'interopérabilité des différents modes de paiement en ligne et par téléphone mobile ainsi qu'une protection adéquate des consommateurs en ligne pour le développement du commerce électronique.
Puisque jusqu'à ce jour, faute de sécurisation, une erreur sur transaction mobile peut coûter des millions. En effet, à part l'inclusion financière, le Switch national permet le développement du commerce électronique au moment où près de 21 millions de transactions par mois se font autour de la monnaie mobile, dont le volume atteint 430 millions d'euros. En 2020, le poids du digital atteint 2 % du PIB dont le chiffre d'affaires se solde à 365 millions d'euros.
Sous d'autres cieux, comme le cas du Cambodge par exemple, la sécurisation a permis le développement des blockchains et la création de monnaies numériques de banque centrale, tirés par la monnaie mobile et les solutions basées sur les cartes, une expérience pionnière d'une monnaie numérique de banque centrale. Par ailleurs, la BFM a lancé en 2020 le projet e-Ariary, la forme digitale de notre monnaie nationale, en complément des billets de banque, en tant que moyen de paiement sécurisé, facile d'utilisation, accessible et ayant cours légal sur le territoire national.