La sénatrice Francine Muyumba a appelé, mercredi 28 juin, les Etats membres de la Francophonie « à se méfier de la manipulation visant à discréditer la RDC », dans l'organisation des Ixe Jeux de la Francophonie. Elle a aussi invité l'Etat congolais à mettre tout en oeuvre pour la réussite de ces jeux à Kinshasa.
« Nous sommes un pays hospitalier ayant une bonne réputation en terme d'organisation des événements internationaux. Les Chefs d'Etat de la Francophonie s'étaient réunis à Kinshasa en octobre 2012 lors du XIVe sommet de cette organisation et tout s'était bien passé. Ce qu'évoque le gouvernement du Québec n'a aucun sens », a indiqué la sénatrice Muyumba sur son compte Twitter.
Entant qu'organisation, la Francophonie se doit de « déjouer les manoeuvres dilatoires de certains de ses dirigeants qui poussent les Etats à se manifester négativement pour obtenir l'annulation de la tenue de ces jeux à Kinshasa ». Sinon, ajoute-t-elle, la RDC devrait une fois pour toutes se décider d'appartenir ou pas à cette organisation.
« Nous invitons le ministre des Affaires étrangères à convoquer l'Ambassadeur du Canada pour comprendre mieux les motivations jusque-là moins convaincantes de la décision du gouvernement de Québec au risque d'influencer négativement les autres Etats membres », conclut Francine Muyumba.
Des pays qui se retirent
L'intervention de la sénatrice Francine Muyumba intervient un jour après l'annonce du retrait de certains athlètes et artistes.
Le gouvernement du Québec a pris, mardi 27 juin, la décision de ne pas envoyer d'athlètes ni d'artistes cette année aux Jeux de la Francophonie qui se tiendront à Kinshasa, pour des raisons de sécurité.
Seule une délégation de diplomates prendra part à l'événement qui se déroulera du 28 juillet au 6 août à Kinshasa.
Selon le cabinet de la ministre des Relations internationales, de la Francophonie et de la Condition féminine, Martine Biron, le gouvernement du Québec accorde une grande importance aux Jeux de la Francophonie, qui sont un événement phare pour la jeunesse.
Toutefois, poursuit le cabinet, le gouvernement du Québec a pris la décision, pour des raisons de sécurité et de santé, de ne pas envoyer de délégation d'athlètes et d'artistes à la Ixe édition des Jeux de la Francophonie.
Soulignant qu'il ne s'agit pas d'une décision facile à prendre, le cabinet de la ministre dit agir dans ce dossier de façon responsable et réfléchie.
Le gouvernement affirme avoir tenu compte de tous les rapports de missions des experts du Comité international des Jeux de la Francophonie et de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avant d'arrêter sa décision.
Effet contagion ?
La France semble partie pour réduire le nombre d'athlètes. Selon les confrères de l'Equipe, mardi 27 juin dans la journée, des entraîneurs d'athlétisme ont été avertis qu'à la suite des consignes du ministère, la France n'enverrait pas d'athlètes à Kinshasa. D'autres sports seraient concernés.
Mais le ministère des Sports n'a pas encore fait une déclaration.
« Le ministère, en lien avec l'ensemble des ministères concernés par l'événement, a partagé avec les fédérations les contraintes permettant d'avoir une bonne organisation sur place pour les délégations, comme c'est toujours le cas. Les fédérations sont bien entendu, comme c'est là aussi usuel, souveraines et libres de leurs décisions en la matière », a répondu le ministère des Sports à L'Équipe.
Les organisateurs rassurent
« Toutes les infrastructures devant accueillir les compétitions seront prêtes et livrées avant », a déclaré Isidore Kwandja, directeur de Jeux lors d'une conférence de presse conjointe avec la ministre de la Culture, Catherine Furah le mercredi 28 juin au stadium du Stade des Martyrs.
« Aujourd'hui, toutes ses infrastructures sont à l'étape de finition. Et d'ailleurs, je vous informe que nous avons ici dans la salle l'entrepreneur qui est le réanimateur de ce bâtiment qui était totalement abandonné et qui est maintenant couvert. A partir de ce vendredi, nous allons prendre possession de tous les gymnases qui sont construits ici et commencer à équiper avec les meubles et autres pour accueillir nos athlètes », a expliqué Isidore Kwandja.
Il a aussi répondu à la préoccupation soulevée par le gouvernement du Québec qui a décidé de ne plus envoyer ses athlètes et artistes :
« Nous avons lu que le Québec ne va pas envoyer les athlètes. Par contre, il va envoyer une délégation diplomatique. C'est leur choix. je note également que le Nouveau-Brunswick qui fait partie du Canada va confirmer qu'il va envoyer les athlètes ici à Kinshasa. Donc pour moi, les Etats sont libres de décider d'envoyer ou pas les athlètes. Nous, nous sommes confiants. Nous étions à Paris à la 123e session du conseil permanent de la Francophonie. Tous les États ont confirmé leur participation aux IXe Jeux de la francophonie ».
Isidore Kwandja assure : « toutes les mesures sécuritaires et sanitaires sont prises pour protéger toutes les délégations ».