Congo-Brazzaville: Retraits chahutés

Qu'arrive-t-il à notre prestigieuse maison commune ? La noblesse que lui vaut l'immensité de son oeuvre pacifiste restant toujours de mise, on peut sur la base de l'actualité dire que l'Organisation des Nations unies (ONU) traverse une passe difficile. Sans aligner des exemples considérés comme faisant partie des contreperformances, observons la montée des demandes réclamant le retrait des forces onusiennes déployées dans certains pays.

Ces demandes se font avec insistance quand bien même l'ONU assure qu'en dépit des problèmes inhérents à la gestion de ses expéditions, la présence de ses Casques bleus est un gage contre le chaos. De fait, il s'installe parfois un climat délétère préjudiciable au prolongement du mandat des troupes de la paix. Le danger peut venir aussi de ce que ces retraits se déroulent en ordre dispersé.

Le 16 juin, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, le gouvernement malien a exigé le départ « sans délai » de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali. Déployée en 2013, au moment où le Mali, confronté à la montée des groupes terroristes, cherchait à consolider son processus politique, cette mission a contribué aux côtés d'autres forces à créer les conditions de l'installation d'un gouvernement civil issu des élections. Mais la complexité de la situation sur le terrain a ramené Bamako à la case départ avec l'arrivée des militaires au pouvoir en 2021.

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Une autre demande de retrait adressée à l'ONU vient des autorités de la République démocratique du Congo. Dans ce pays d'Afrique centrale exposé aux violences comme celui d'Afrique de l'Ouest cité plus haut, les récriminations portées contre la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo ressemblent de près à celles que les clubs sportifs exposent à l'endroit de leurs sélectionneurs : l'absence de résultat.

Dans les deux cas, la question se pose de savoir si l'Organisation internationale, irremplaçable de par sa notoriété, ne devrait pas repenser le format de ses interventions : se préoccuper davantage d'agir avant que n'éclatent les conflits la replacerait dans le rôle de faiseur de paix plus que dans celui d'ambulancier missionné pour apporter les secours avec les suites que l'on connaît.

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