Ile Maurice: Livre - Loga Virahsawmy se lance dans la littérature jeunesse

Après avoir écrit sept livres dans lesquels il y a une grosse part de vécu au contact de personnes ayant connu la violence sous toutes ses formes, Loga Virahsawmy s'essaie, cette fois, au genre littérature jeunesse. Cela donne «Fifi and her Minou», recueil de cinq petites histoires pour enfants, écrites en anglais. L'autre particularité de ce livre, dont la sortie est pour la fin de l'année, est qu'elles ont été traduites en kréol par son époux Dev et qu'elles sont présentement illustrées par leur petite-fille Anastasia. Un recueil de nouvelles, somme toute, réalisé à six mains Loga Virahsawmy nous en parle.

Cet auteure, qui nous avait habitués à des histoires à forte intensité dramatique - soit de femme tuée, de survivante de violence, d'amours contrariés mais aussi de stéréotypes brisés -, nous entraîne, cette fois, dans le monde de Fifi, petite fille à l'intelligence vive et espiègle, qui veut emmener son chat, qu'elle a sauvé d'une mort certaine, partout où elle va. Et il en résulte des situations cocasses.

Qu'est-ce qui a fait Loga Virahsawmy changer de registre ? «Mes plus grands critiques sont Dev et ma fille Saskia. Après avoir lu mon dernier livre Ink Blossom, Saskia m'a dit qu'elle appréciait mon style qui était accessible et agréable et m'a demandé pourquoi je n'écrivais pas des histoires pour enfants.» Loga Virahsawmy réplique qu'il s'agit d'un autre registre et que même si elle inventait, pour elle et sa soeur Anushka, de petites histoires lorsqu'elles étaient enfants, il y a un pas entre raconter des histoires aux enfants et écrire des histoires pour les enfants. «Cependant, la question m'a trotté en tête et puis, tout à coup, le personnage d'une gamine, qui n'en fait qu'à sa tête, m'est apparu clairement.»

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C'est ainsi qu'en janvier dernier, ses doigts courent, sans s'arrêter, sur le clavier de son ordinateur et qu'avant février, elle a déjà bouclé cinq histoires ayant notamment pour thèmes l'amour des animaux, la camaraderie sans distinction de classes sociales, les relations familiales solides, le respect pour les aînés, la transmission de valeurs, bref, un récit comprenant beaucoup de douceur et de sensibilité.

Quelle est la part de vécu dans ces cinq histoires dont les principaux protagonistes sont Fifi et son chat ? «Pratiquement tout relève de l'imaginaire, de ma propre sensibilité, de mes émotions. Les seules choses vraies sont les réactions du chat, auxquelles je me suis familiarisée à l'écoute de ma petite fille Anastasia, qui en a deux et ensuite, la balade dans le village. Quand j'étais enfant, j'avais été en famille dans le village de Moka qui n'était pas aussi développé qu'aujourd'hui et là, les couleurs et les odeurs m'avaient fait forte impression. Hormis cela, tout vient de mon imagination.»

Pourquoi n'avoir pas changé de protagonistes dans chaque histoire ? «Cette continuité est voulue et m'a été suggérée par ma fille Saskia qui m'a dit d'écrire une série. Cela dit, chaque histoire peut se lire en isolation mais aussi en continuité, au choix.»

À chaque fois qu'elle termine un récit, elle le fait non seulement lire par son mari Dev et sa fille Saskia mais l'envoie aussi à l'étranger chez son amie Sue Bard. Là encore avec «Fifi and her Minou», elle ne déroge pas à la règle. Les trois s'en délectent et la félicitent pour ces histoires au style simple et coloré. Dev Virahsawmy se propose alors de les traduire en kréol et se met au travail alors que leur petite-fille Anastasia, qui a la fibre artistique développée - en sus d'avoir étudié la neuropsychologie, la jeune fille chante, fait des tatouages, dessine et peint - se propose de les illustrer.

Loga Virahsawmy n'attend plus que ses illustrations pour envoyer son livre à l'impression. «Fifi and her Minou» devrait sortir à la fin novembre, avant Noël. «Cela ferait un joli cadeau aux enfants, d'autant plus que le contexte de ces histoires est mauricien. La lecture d'histoires aux enfants se perd. Je ne connais pas beaucoup de parents qui, de nos jours, lisent encore des histoires à leurs enfants. Si je peux, avec 'Fifi and her Minou', contribuer à éloigner les enfants des téléphones portables et autres tablettes, ce sera déjà un pas positif.»

Ce livre pour enfants ne coûtera pas plus cher que ses autres livres et sa vente sera, comme d'habitude, militante. Elle espère non seulement que les parents l'achèteront mais aussi les ministères de la Culture, de l'Education, les mairies pour garnir leur bibliothèque, les organisations non gouvernementales encadrant les enfants et les écoles maternelles et primaires. Pour ces dernières, elle compte pratiquer un prix forfaitaire. «L'essentiel est de redonner aux enfants le goût de la lecture et en anglais.»

L'express a eu droit à un avant-goût de «Fifi and her Minou» et a apprécié les péripéties de la petite fille «batar malélevé» et de son chat. À vous d'en faire autant lorsque ce livre sortira en librairie.

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