L'effondrement d'un immeuble en construction, vendredi à Abidjan, a provoqué la mort d'au moins six personnes qui travaillaient sur le chantier. Les drames de ce type sont récurrents dans la capitale économique, en pleine croissance urbaine.
Les tractopelles s'activent encore, sur le monceau de débris de ce qui était un immeuble de six étages en construction... Sous le regard des riverains. Certains ont été directement témoins de la scène, comme Eudoxie Tra Lou, qui travaille dans un salon de coiffure à quelques mètres de là, de l'autre côté de la rue.
« Nous étions assises ici, moi et mes collègues... Parmi ceux qui sont décédés, il y avait l'un des nos frères, Gédéon. »
Tout le quartier partage la même colère, la même tristesse. La même peur, aussi, en particulier ceux qui travaillent également sur les chantiers. Bertrand Kolé, qui contemple les gravas en silence, est l'un d'eux.
« Je suis un ouvrier, je suis un plombier. Quand tu viens pour travailler en haut comme ça, tu as peur. Ça fait peur. Le matin, ils sortent de chez eux pour aller au travail, ils viennent, et puis ils ne rentrent plus. Là, c'est la construction qui était mal faite, on pense. C'est mal fait, très mal fait. Les gens ne font pas bien les immeubles. Il y a des immeubles, ça fait 10 ans, 100 ans qu'ils sont là. Ils n'avaient jamais cassé. »
Le chantier n'était pas autorisé, a indiqué le ministère de la Construction par communiqué. Il faisait l'objet d'une injonction d'arrêt des travaux depuis 2021.