Le président sénégalais Macky Sall recevait samedi 2 juillet les 475 maires et 37 présidents de conseils départementaux ayant signé une pétition en faveur de ce troisième mandat dont la légitimité est contestée car la Constitution n'autorise que deux mandats consécutifs.
Les élus membres de la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar ont défilé pour chanter les louanges de Macky Sall, « le meilleur des présidents que le Sénégal ait connu » et le seul capable selon eux de continuer à gouverner le pays.
« Je m'adresserai au pays lundi inch'Allah », a déclaré pour sa part l'intéressé. Une date est donc fixée pour le discours dans lequel Macky Sall répondra enfin à la lancinante question du troisième mandat. L'heure de l'allocution du président lundi n'est pas encore connue.
Samedi soir, il est encore resté flou sur ses intentions : « Mon combat et ma plus grande fierté, c'est vraiment de vous conduire vers la victoire et de faire poursuivre notre politique économique au bénéfice de notre population. »
Ce « vous » veut-il dire la coalition Benno Bokk Yakaar sans lui ? On le saura lundi.
Macky Sall s'exprimait devant un parterre d'élus locaux acquis à sa cause, qui se sont succédés pour vanter son bilan et l'appeler à se représenter.
Pour eux, plus de débat sur la légalité d'un troisième mandat. « Pour nous, la meilleure solution, c'est Macky Sall, dit Oumar Ba, président de l'association des maires du Sénégal. On veut qu'il soit candidat pour porter nos espoirs, pour atteindre nos objectifs de développement. Le reste est une décision individuelle. »
Une majorité de maires a signé la pétition, mais la coalition présidentielle a connu un revers aux dernières élections municipales, perdant les grandes villes comme Dakar, Thies, ou Ziguinchor. Les maires de l'opposition fustigent cette pétition.
« C'est déplorable, pour un État de droit. Mais cette pétition est la leur et le peuple sénégalais ne la signera jamais. Nous savons tous que la Constitution du Sénégal ne permet pas au président de la République Macky Sall de briguer un troisième mandat », réagit Adama Sarr maire de Keur Massar-Nord et membre du Pastef