C'est ce que prévoit un nouvel accord conclu entre le gouvernement et l'entreprise sud-africaine De Beers après des années de négociations. Dans un communiqué, le gouvernement et l'entreprise estiment le nouvel accord reflète les aspirations du peuple botswanais.
Le président botswanais Mokgweetsi Masisi avait menacé de rompre les affaires avec De Beers si un nouvel accord gagnant-gagnant n'était pas conclu. Les précédents accords profitaient très largement à De Beers, qui obtenaient jusqu'à 90% des diamants en 2011. Le président du Botswana s'est donc battu pour que le pays profite davantage de ses ressources. 10% des diamants en 2011, 25% en 2020 et maintenant 30% des diamants reviendraient au Botswana... Voilà ce que prévoit le nouvel accord selon l'agence Bloomberg. Le gouvernement essaierait même d'obtenir 50%.
Si le gouvernement et De Beers possèdent l'entreprise d'extraction Debswana à parts égales, ils ne profitent pas des diamants bruts de la même façon. De Beers se taille la part du lion. « On s'est rendu compte qu'on recevait beaucoup moins que ce que nous devrions recevoir [...] Ca ne peut pas continuer comme avant », avait averti le président Masisi lors d'un meeting politique en février.
Le nouvel accord a été conclu juste avant l'expiration de l'ancien, signe des tensions entourant ce partenariat. Car les enjeux sont financiers sont énormes. L'extraction de diamants bruts représente un tiers du PIB de ce pays d'Afrique australe. De Beers tire 70% de ses revenus du Botswana. Mais l'aventure commerciale, commencée en 1966, peut désormais continuer. L'accord de vente des diamants bruts a été rallongé pour dix ans.