La ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de la Prospective, chargée du Budget, Fatoumata Bako/Traoré, a installé le Comité national de microfinance (CNM), lundi 26 juin 2023, à Ouagadougou.
Le secteur de la microfinance ou Systèmes financiers décentralisés (SFD) joue un rôle important dans le financement des activités économiques. Il permet surtout aux personnes à faibles revenus d'accéder à des produits et services financiers adaptés à leurs besoins. Ces dernières années, les institutions de microfinance connaissent une expansion au Burkina Faso.
Cette dynamique de croissance ne s'est pas opérée sans écueils, les difficultés se traduisant par des problèmes d'organisation et l'incapacité de certaines structures de répondre aux exigences en matière de gestion et qui menacent la stabilité du secteur. A titre illustratif, le nombre croissant de SFD en situation de crise et même de faillite qui ressort des rapports de supervision.
Dans la volonté de réguler, d'assainir le milieu de la microfinance afin de lui permettre de contribuer efficacement au développement socio-économique de la Nation, le gouvernement burkinabè a pris un décret portant création, attributions, composition et fonctionnement du Comité national de la microfinance (CNM), le 11 janvier 2023.
Dans le processus d'opérationnalisation de ce texte règlementaire, l'installation du CNM est intervenue, lundi 26 juin 2023 à Ouagadougou, au cours d'une cérémonie présidée par le ministre déléguée auprès du ministre de l'Economie, des Finances et de la Prospective, chargée du Budget, Fatoumata Bako/Traoré. Composé de 9 membres issus de plusieurs ministères et institutions de microfinance et présidé par le secrétaire général du département en charge des finances, ce Comité a pour mission de renforcer la stabilité et la viabilité du secteur de la microfinance, a indiqué la ministre déléguée.
Invite à la tâche
D'une manière concrète, ce Comité aura pour tâches d'adopter un plan d'actions prioritaires visant l'assainissement du secteur de la microfinance, de procéder à l'audition des dirigeants des SFD en violation des règles de bonne conduite de la profession et à la fermeture des structures exerçant l'activité de microfinance sans autorisation, a précisé Fatoumata Bako/Traoré. Il aura également à proposer au ministre chargé des finances les mesures appropriées applicables aux SFD en difficulté, les sanctions prévues ainsi que toute mesure visant la préservation de la stabilité du secteur de la microfinance.
Selon Mme bako, cet organe de veille et de proposition de mesures de redressement et d'assainissement constitue un véritable outil d'aide à la Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) pour jouer pleinement son rôle de supervision du secteur de la microfinance. Le directeur général de la DGTCP, Bruno Raymond Bamouni, s'est d'ailleurs réjoui de la mise en place du CNM. Pour lui, cette instance va contribuer au dynamisme du secteur de la microfinance à travers ses avis éclairés nécessaires à la prise de décisions rapides et efficaces.
Mais ces résultats visés ne seront pas atteints sans l'engagement des membres du Comité. C'est pourquoi la ministre déléguée chargée du budget les a invités à jouer pleinement leur rôle en vue non seulement de renforcer la stabilité et la viabilité du secteur de la microfinance mais aussi et surtout de permettre aux Systèmes financiers décentralisés d'être de véritables vecteurs de développement économique et social de notre pays. La mise en place du CNM a été facilitée par la Banque Mondiale à travers le Projet d'appui à l'inclusion et l'accès au financement des Petites et moyennes entreprises (PAIF-PME).
Le secteur de la microfinance au 31 décembre 2022 :
- nombre de Systèmes financiers décentralisés (SFD) agréés : 134 ;
- nombre de membres du secteur : 1 602 906;
- épargne collectée : 366,99 milliards FCFA;
- encours des crédits : 326,77 milliards FCFA ;
- nombre de points de services : 561.