Ile Maurice: Keyla, 2 ans, martyrisée par ses tuteurs légaux

Qu'a fait cette petite de 2 ans - que nous appellerons Keyla - pour mériter un sort pareil ? Toute l'histoire part d'un appel téléphonique d'une proche du couple ayant sa garde légale. Elle a recherché l'aide de leur voisinage.

Une habitante de Roche-Bois reçoit un appel téléphonique jeudi pour l'informer qu'une fillette a été agressée par ses tuteurs légaux, des habitants de la localité. Quelques minutes plus tard, elle se rend sur place et aperçoit de nombreuses personnes qui aident à transporter la fillette à l'hôpital Jeetoo, où elle est admise depuis. Interrogée par des fonctionnaires de la Child Development Unit (CDU), elle pouvait à peine s'exprimer. Selon nos informations confirmées à la CDU par son entourage, ses agresseurs ne seraient autres que ses tuteurs légaux, des amis de sa mère, qui est en centre de désintoxication (voir encadré). Le ministère de l'Égalité du genre, qui prend cette affaire très au sérieux, a demandé un emergency protection order pour placer l'enfant sous sa tutelle et a ouvert une enquête.

Sous couvert de l'anonymat, une voisine nous explique qu'elle a été choquée de voir les blessures et ecchymoses récentes au visage et au dos ainsi que d'anciennes cicatrices sur le postérieur de la fillette. «La maman de la fillette leur a fait confiance croyant que ce couple était des personnes de confiance et voilà qu'après deux semaines, les choses se sont détériorées. Nous avons appris que le couple en question obligerait l'enfant à manger ses excréments parce qu'elle faisait ses besoins un peu partout dans la maison. Cela aurait énervé le couple. Elle aurait demandé pardon à l'oncle mais celui-ci ne l'écoutait pas. On a été choqué d'entendre ce récit bouleversant. Le couple ne se servait pas de couches et quand elle vomissait, elle était forcée de ravaler ce qu'elle avait dégurgité.»

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Elle dit aussi avoir été informée que le couple chauffait une règle en métal pour la frapper, et l'aurait même plongée dans un grand aquarium. «Quand nous avons regardé les cicatrices sur son corps, c'était l'horreur. Pour les blessures sur ses fesses, on soupçonne que le gros poisson qui s'y trouve aurait mordu l'enfant.Maintenant le rapport médical sera déterminant pour la suite. Nou pa pou kapav fer travay lézot dimounn zot travay nou.» Quant au couple incriminé, la police de Roche-Bois n'a interrogé que la femme qui aurait nié les faits et elle est en liberté. Par ailleurs, son concubin est recherché. «L'heure est grave il faut la police agisse et qu'il soit arrêté. Ce n'est pas normal qu'il soit en liberté», lâche notre interlocutrice, outrée.

La mère biologique : «Elle avait promis de veiller sur mon bébé pendant que j'essaie de changer de vie...»

Sous le couvert de l'anonymat, la mère a accepté de nous parler. Elle déplore la façon de faire de l'hôpital et de la CDU. «Le personnel médical ne me laisse pas voir ma fille. Je n'ai jamais frappé ma fille, mes autres enfants de 14, 12 et 6 ans peuvent en témoigner. J'ai eu envie de changer pour ma fille. C'est pour cela que je me suis rendue dans un centre de réhabilitation. Quand j'ai pris cette décision, cette amie m'a promis de veiller sur mon bébé comme si c'était le sien. Elle m'a demandé de lui acheter des couches et des boîtes de lait. Du fait que mon époux est chef cuisinier et n'a pas d'horaires fixes, j'ai accepté cette option mais à aucun moment, je ne pensais qu'elle ferait une telle chose à ma fille.»

Bagarre familiale : un enfant de 4 ans grièvement blessé à la tête

Un autre cas de maltraitance allégué a été rapporté au poste de police de Pailles mercredi. Une mère de 28 ans, habitant Plaine-Verte, explique avoir reçu un appel de son ex-époux de 28 ans ans et habitant Pailles. Sur ordre de la cour, son fils de 4 ans réside quatre jours avec elle et trois jours chez son père. Ce dernier lui apprend que son fils a eu une petite blessure à la tête en jouant à la maison.

Elle lui demande s'il a conduit l'enfant à l'hôpital et il lui répond que ce n'est rien de sérieux et qu'il a mis une entrée à la police de Pailles. Elle le croit. Jeudi quand elle va chercher son fils, elle est choquée de constater que sa blessure est grave. Elle le questionne pour savoir ce qui s'est passé. «Mo ti pé get dadi so vit inn krazé, lerla dada so mama ine avoy ros ki finn tap lor mo latet ek mo finn gagn dimal, mo ti met enn orni lor mo latet ek disan ti plin, banla ti pé lager ant zot mem.» Elle a porté plainte à la CDU et à la Brigade des mineurs car elle a peur pour la sécurité de son fils qui est en danger dans ce lieu où habite son père selon ses dires.

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