Depuis quelques semaines, Georgette Françoise Mbango, docteur en médecine bat le pavé à la porte de sa maison natale à la rue Toyota à Bonapriso. Interdite d'entrer dans ce domicile qui l'a vue naitre, qui depuis est devenu un refuge de filou.
A la mort de son père qui exploitait ce local en maison d'habitation, elle a été horrifiée de constater que le locataire l'a transformé en lieu commercial pour l'exploitation d'un restaurant, sans aviser ou changer la nature du bail, sans payer de loyer à la famille dont elle est la principale ayant-droit d'une fratrie de 12 enfants dont les 3 encore en vie ont préféré aller à l'aventure aux quatre vents de l'ailleurs.
Sous la pluie, sous le soleil, le docteur Mbango est debout devant la maison familiale, comme une vigie à la proue d'un navire sans gouvernail. La barrière et les vigiles l'empêchent de pénétrer en ces lieux de mémoire ou enfant, elle jouait à la poupée et au cerceau avec ses frères et sœurs dont les 3 survivants attendent que la maison soit libérée pour espérer retrouver le silence à jamais disparu du cocon familial d'antan. Il y a 11 ans que cela dure. 11 ans qu'une certaine Ambassa Ndi Brigitte, militante RDPC du canton Bell occupe cette maison familiale transformée en restaurant.
Docteur Mbango a cessé de pleurer le jour ou une décision de justice lui a redonné des couleurs, après les menaces et les affirmations dit-elle, du locataire qui avait dit à son père alors vivant : « puisque vous avez décidé de me trainer en justice, sachez qu'aucune autorité ne peut me déloger de ce restaurant. Jamais je ne sortirai d'ici » !!!Le devoir d'injustice érigé en valeur cardinale à Douala et sinon au Cameroun tout entier lui donnera-t-elle raison ?
Le calvaire continue : une note verbale du gouverneur du Littoral indique bien l'embarras de ce haut fonctionnaire face aux hésitations du préfet du Wouri qui rechigne à faire appliquer enfin une décision de justice ordonnant l'expulsion de dame Ambassa Ndi Brigitte du local qu'elle occupe abusivement depuis ...11 ans sans payer de loyer. Le tribunal a prononcé son expulsion, et aujourd'hui, tapis dans l'ombre, l'administration la couvre de son gris manteau de pouvoir.
Réquisition à force publique
Excédé, le gouverneur de manière inhabituel, a pris sa carte de visite pour demander au préfet « de bien vouloir porter assistance au Dr. Mbango par rapport à la réquisition à force publique pour la récupération de son patrimoine foncier ».Diplômée de médecine 18e promotion de l'ancien Centre Universitaire des sciences et de la Santé, après son doctorat, elle s'est spécialisée en Imagerie Médicale et exerce depuis plus de deux décennies à Yaoundé. Chaque semaine, elle abandonne ses 3 enfants en bas âge, fait le trajet jusqu'à Douala, banderoles en main, pour un sit-in devant le restaurant le refuge. Quelle autre voie de recours lui reste-t-il face à l'injustice républicaine ? La violence ? Le suicide ? Faut-il faire appel au chef de l'Etat là où les démembrements de l'Etat ferment les yeux ?
Selon Dr Mbango, des individus identifiés comme éléments des services secrets lui ont demandé de déguerpir des lieux. Le 21 février 2023, le ministre de la justice garde des sceaux répond à une requête en intervention du Dr Mbango/affaire Ndi Ambassa Brigitte. « J'ai l'honneur de vous faire connaitre que j'en ai saisi pour diligence, le procureur général près la cour d'Appel du Littoral que vous pouvez contacter pour le suivi de votre affaire ». Ni le tribunal, ni le ministre de la justice, ni le gouverneur, ni le préfet n'ont rien pu. Question : mais qui diable couvre Ambassa Ndi Brigitte ?