Dans l'Est de la RDC, l'insécurité constitue un énorme manque à gagner pour les coopératives agricoles, dont certaines ont d'ailleurs dû fermer. Cette situation est à l'origine de la rareté de plusieurs produits agricoles sur les marchés locaux et pousse également les commerçants à importer plus qu'ils n'exportent. C'est ce qu'ont fait remarquer samedi 1er juillet les membres de différentes coopératives agricoles actives dans la région de Beni-Butembo et Lubero.
Ce constat a été fait au cours d'un échange à Butembo, à l'occasion de la célébration journée internationale des coopératives, sur la situation actuelle des coopératives et les difficultés auxquelles celles-ci font face.
Sage Masinda, l'un des organisateurs de cette journée de réflexion, explique que cette carence des produits sur le marché est due en grande partie à l'insécurité dans la zone :
« Actuellement sur le marché, en majorité, on est en train de consommer les produits importés. Et c'est parce qu'il y a de l'insécurité au niveau du pays. S'il y avait de la sécurité, les producteurs devraient bien faire leurs champs. Par exemple dans le territoire de Beni, on produisait une quantité considérable de maïs, de haricot, en seulement deux mois vous avez votre récolte. Auparavant, cette région exportait la banane vers l'Ouganda ; (mais) c'est devenu l'inverse. La majorité des produits que nous consommons actuellement, il y a du riz, du maïs importé ».
Ces coopératives, dont les actions sont orientées dans la production et transformation des produits agricoles, plaident pour le retour de la paix dans la région. Selon Sage Masinda, l'insécurité a tout bloqué.
« Et cette situation augmente le taux de chômage, la pauvreté. Il en est de même de l'augmentation du taux de la criminalité dans la région. Ce c'est qui occasionne également l'activisme accru des groupes armés parce que les jeunes sont inoccupé », a-t-il poursuivi.