La Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), à l'heure qu'il fait, est aux prises avec beaucoup de cadres guinéens notamment du régime déchu pour leur implication présumée dans la prédation des ressources nationales parmi elles, des personnes de charisme comme l'ancienne députée Zeinab Camara.
Biographie condensée d'un succès story.
Originaire de Boffa et née à Conakry le 27 janvier 1981, la jeune dame est diplômée de l'université de Leicester en Angleterre. De retour au pays, elle a servi dans le monde des mines à Rio Tinto occupant tour à tour les postes de conseillère senior dans les relations gouvernementales, puis directrice de la conformité avant de finir directrice de conformité senior.
Militante du RPG Arc-En-Ciel, elle s'est hissée au poste de député comme représentante de Boffa à l'Assemblée nationale (9ème législature), comme deuxième questeur, et c'est de ce poste que poindra sa descente aux enfers.
Le procès d'une femme prête à faire face à son destin.
Les charges qui pèsent sur elles sont entre autres : prélèvement d'intérêts quelconques et de primes et indemnités des députés et du nouveau siège en chantier de l'institution, blanchiment de capitaux ou encore financement du terrorisme. A la barre, la jeune dame en foulard blanc assorti à la robe et ses lunettes claires aux yeux ne s'est pas départie de son charisme et affiche un calme olympien.
Après avoir rappelé la durée de sa fonction de député soit un an et le rôle de l'Assemblée nationale, elle a rappelé qu'elle en était le deuxième questeur fonction normalement sans attribution mais pour se rendre utile, elle s'est mise à la gestion du matériel et du stock, elle qui aime l'action et l'innovation.
A la question de la cour de savoir qu'a-elle fait en tant que 2ème questeur, elle a répondu :
« J'ai fait ce que je pensais être le mieux...»
Puis, l'ancienne député a dû expliquer que c'est le premier questeur qui a des engagements formels prévus par les textes, qu'en tant que membre du bureau elle était informée des actes qu'il prenait mais n'en avait aucune participation dans l'opérationnalisation.
Zeinab Camara, a expliqué avoir sigé une seule fois une sortie d'argent, lorsque le questeur était en voyage. Poursuivant, elle n'a pas caché son étonnement de se retrouver à la barre sur la base d'un mandat d'arrêt et pas comme simple témoin, avant de rappeler une citation qui lui avait été dite:
« La Guinée détruit ses cadres...Je savais qu'un jour je devais répondre mais pour moi devant la cour des comptes mais pas pour des affaires pénales... ».
A la question de savoir si elle fait confiance à la justice guinéenne, Zeinab Camara a répondu ainsi qu'il suit :
« si je ne faisais pas confiance à la justice, j'aurais fui comme beaucoup d'autres... »
Chose qui a piqué au vif le juge qui a demandé si Zeinab Camara avait été maltraitée ; que si elle subi une maltraitance, un manque de respect ou même si quelqu'un la déclarée coupable ?Non !! fit-elle avant que le juge ne déclare qu'un innocent ne sera condamné.
Zeinab Camara était de ceux qu'insufflait une nouvelle dynamique au RPG. Pour rappel, Zeinab Camara, avait raflé le prix du meilleur espoir féminin organisé par Gnouma suivi du prix de l'excellence Women empowemment network en 2014.