En République démocratique du Congo (RDC), dans l'est du pays, la société civile du territoire de Mambasa, en Ituri, a annoncé la libération d'une quarantaine de civils détenus par le groupe armé ADF (Forces démocratiques alliées).
Ces otages avaient, en majorité, été capturés par des miliciens au cours du mois de juin. Il s'agit principalement de familles de paysans enlevées alors qu'elles cultivaient leurs champs.
Les otages étaient détenus dans la forêt de Mayuwano, à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville de Mambasa. Ils ont pu s'échapper lors d'affrontements.
Ils restent très marqués par leur détention, comme le souligne, à RFI, Marie-Noël Anatone, coordonnatrice de la société civile : « Ils sont soulagés d'avoir quitté la forêt, mais ils ont des problèmes psychologiques, suite à des traumatismes. Comment peut-on rester debout après avoir vu son frère en train d'être décapité ? L'aspect psychologique est donc un vrai problème. De plus, il n'y a pas non plus de mécanismes pour les protéger. Nous, société civile, n'avons pas les moyens de les héberger là où ils pourraient par exemple suivre des formations accélérées ou avoir une écoute. Du côté du gouvernement ou des autorités locales, ces mécanismes n'existent pas non plus ».
Au mois de juin, il y a eu plusieurs incursions dans les différents villages. À tout moment, ils viennent se ravitailler, semer la terreur et ils tuent, brûlent les maisons... c'est devenu monnaie courante ces derniers temps.
Marie-Noël Anatone, coordonnatrice de la société civile
L'armée de son côté évoque 23 personnes libérées, suite à des opérations militaires. Des otages qui servent aux ADF de boucliers humains, selon le porte-parole de l'armée, en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo. « Ils les utilisent comme boucliers humains. Il y a aussi l'idéologie. Parfois, certains deviennent des combattants. Pour les femmes, c'est l'esclavage sexuel. C'est leur mode de recrutement. Ils n'ont jamais exigé un montant quelconque pour la libération de nos compatriotes », explique le militaire.
Le lieutenant Jules Ngongo ajoute qu'il reste des otages aux mains des ADF. Mais, impossible pour lui, d'avoir une estimation.