Cote d'Ivoire: Libération des voies d'eaux - Les populations bassamoises entre soulagement et pleurs

Les opérations de libération des canaux d'assainissement ont commencé depuis deux jours dans les quartiers de Colorado, Cafop, Guy kanga et Odoss dans la ville de Grand-Bassam sous les eaux depuis le début de la saison des pluies.

En tout cas, ce samedi 1er juillet 2023, plusieurs maisons qui obstruent les passages des eaux sont détruites par des bulldozers de la mairie de la localité, constate fratamat.info.

Selon le préfet de département, Mme Sidibé Nassou, il s'agit de toutes les habitations qui sont construites sur les passages des eaux « que vous ayez des documents ou pas », avait-elle averti récemment lors d'une visite de terrain.

Soulagement

Les populations, elles, sont partagées sur la réalisation de cette opération qui va concerner tous les lieux à problème dans la première capitale ivoirienne.

Pour Hervé Thaupet, un habitant de la ville, il vaut mieux libérer tous ces canaux d'eau et sauver des vies humaines. Cependant, « pour une question de vie en société, il y a lieu de porter assistances aux personnes impactées », fait-il savoir.

M. Ulrich Salomon Kouadio, un autre bassamois est du même avis. Il explique que c'est un mal nécessaire. « Mais sans dédommagement, c'est compliqué », insiste-t-il.

Maryse Annick-Joëlle Ano, elle espère que les débris seront retirés et déversés ailleurs pour éviter de reboucher les canalisations.

Des inquiétudes

Fulgence Gayé, lui ne comprend pas qu'on puisse démolir la maison de quelqu'un qui a tous les papiers de son terrain sans dédommagement préalable.

« J'habite cette maison depuis des décennies. Où vais-je m'installer avec ma famille avec la destruction de ma maison. La mairie a ouvert un lieu de recasement provisoire de sinistrés au Centre de culture Jean-Baptiste Mockey. Mais que ferons-nous après ? », s'interroge Awa Diakité.

Comme elle, nombre de bassamois sont inquiets pour la suite des opérations. « Est-ce qu'il y a des dédommagements prévus ? », s'inquiète Kodjo Mathurin, qui regarde impuissant sa maison s'écrouler sous l'action des machines.

« J'ai eu le temps de faire sortir que quelques affaires. Je ne croyais pas sincèrement que les maisons allaient réellement être détruites. Surtout que j'ai tous les papiers nécessaires », confie-t-il.

Avant de souligner que de grandes bâtisses et écoles sont aussi construites sur les passages d'eaux au quartier Irma et Mockey. « J'espère qu'elles seront également démolies », souligne-t-il.

Des experts estiment qu'avec l'Arrêté de concession définitive (Acd), le seul et unique acte qui confère la propriété sur le domaine foncier urbain, les personnes impactées doivent pouvoir poursuivre l'exécutif pour être dédommagées.

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