Sénégal: Veille et lendemains de Tabaski - Les malades désertent les structures sanitaires

Depuis mardi dernier, les malades viennent au compte-gouttes dans les structures de santé pour se faire ausculter. Un véritable silence de cathédrale s'opère dans ces lieux tant animés par les allées et venues des malades et de leurs accompagnants. Cependant, les services d'accueil et des urgences ainsi que des maternités continuent d'en recevoir.

Durant ces quelques jours de fête, les praticiens ont pu prendre des congés ou encore travailler moins par rapport à la fréquentation des malades. Ces derniers ont décidé tout simplement de rester à la maison. La Tabaski est passée par là. Au niveau des structures de santé, ils sont très peu à venir se faire soigner et les quelques cas enregistrés par le personnel soignant le mardi dernier, restent les cas urgents à savoir les accidents, les blessés ou encore les malaises. En salle de pansement au niveau du centre de santé des Hlm, seuls deux patients étaient en attente pour se faire soigner.

Au niveau de la consultation externe, seuls quelques agents de l'hôpital étaient installés dans les sièges des malades en train de papoter, prenant ainsi de l'air en attendant l'heure de la descente. « C'est toujours comme ça pour les jours fériés ou les Week end. Il est rare de voir le personnel être débordé dans les centres de santé » a fait savoir un des gardes et de poursuivre : « il arrive même que la nuit, on n'ait pas de malades. Alors la majorité du personnel se retrouve autour du thé dans le seul but de guetter un malade ».

Au niveau de l'hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff, un décor presque similaire s'offre à nous. A la différence des centres de santé, le personnel soignant est un peu débordé par la prise en charge des malades internes. En ces jours fériés, le personnel subalterne assure le service accompagné d'un ou de deux médecins titulaires pour la garde dans chaque département. Le service d'accueil et des urgences continuent de prendre des malades. Les consultations se font sur place. Les cas graves sont aussitôt pris en charge tant que ceux mineurs sont orientés vers les postes et centres de santé pour permettre à son personnel soignant d'affiner ses stratégies de soins.

L'autre service qui n'a pas eu de répit pour ces jours fériés demeure la maternité. Le personnel de garde sous le regard de la maitresse sage-femme du jour assure l'accueil, la surveillance et l'assistance à l'accouchement. Elles ont délaissé leur foyer, leur famille pour être au service de ces femmes. Dans le jardin de l'hôpital, des visiteurs sont installés en attendant l'annonce de la bonne nouvelle à savoir la naissance de bébé.

« L'accouchement n'attend pas. Si c'est l'heure, on n'y peut rien. Nous étions en pleins préparatifs de la Tabaski et tout d'un coup ma belle-soeur a commencé à sentir des contractions. Il fallait tout laisser et s'occuper d'elle. Nous nous sommes rendues à l'hôpital et voilà qu'elle donne naissance à une fille le jour de la Tabaski. C'est une grande joie », a souligné Amsatou Dieye. Et de poursuivre : « à notre arrivée, nous avons trouvé un personnel très dynamique qui a bien pris soin de notre malade, malgré qu'on était en fête ».

Le travail de délivrance de soin n'étant une chose très facile, le personnel médical et paramédical y va avec abnégation dans le seul but de sauver des vies.

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