Le professeur agrégé en Sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione, a alerté hier, dimanche 2 juillet, sur le risque d'une « fragilisation de nos institutions » par une 3e candidature du président de la République, Macky Sall. Invité du jour de l'émission objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 2 juillet, l'Enseignant chercheur en Sciences politiques a indiqué que l'actuel chef de l'Etat du fait de son « obsession d'une 3e candidature illégale au regard de la Constitution » est depuis 2019 dans une logique de management des risques.
Alors que tout le Sénégal est suspendu à la décision du président Macky Sall par rapport à la question de sa 3ème candidature ou non à la présidentielle du 25 février 2024 prochain, le professeur agrégé en Sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, Maurice Soudieck Dione, monte au créneau pour alerter sur le risque d'une « fragilisation de nos institutions ». Invité du jour de l'émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 2 juillet, l'Enseignant chercheur en Sciences politiques a indiqué que le Sénégal « fait face à un schéma politique qu'il n'a jamais connu ». En effet, selon lui, depuis mars 2021, la scène politique Sénégalaise est marquée par « une radicalisation des forces politiques » qui ne laisse place selon lui « à aucune plage de convergence ». Poursuivant son analyse, le Pr agrégé de Sciences politiques a pointé du doigt « l'obsession d'une 3e candidature illégale au regard de la Constitution » du président de la République, Macky Sall, comme étant l'une des causes de cette tension politique.
En effet, selon lui, depuis 2019, l'actuel chef de l'Etat du fait de son envie de s'éterniser encore au pouvoir jusqu'en 2029 est « dans une logique de management des risques » qui le « pousse à chercher à minimiser les risques et les conséquences » de sa 3e candidature en essayant de « regrouper l'essentiel des forces politiques traditionnelles dans une logique de périphérisation et d'isolation de cette force politique montante incarnée par Ousmane Sonko ».
Poursuivant son analyse, Maurice Soudieck Dione a préconisé ainsi une réforme du système politique actuel marqué, selon lui, par une hyper-présidentialisation du régime où le président de la République est à l'alpha et à l'oméga du système politique afin de préserver la paix dans le pays et la stabilité des institutions.
Loin de s'en tenir là, l'Enseignant chercheur en Sciences politiques a également profité de ce face-à-face avec notre confrère Baye Oumar Guèye pour mettre en garde le chef de l'Etat qui s'apprête à prendre la parole ce soir pour donner sa position par rapport à la question de sa 3ème candidature. «On ne peut pas gouverner par la force. Comme dit Rousseau : le plus fort n'est jamais assez fort pour rester toujours le maître. Et Talleyrand de dire : On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s'y asseoir, pour montrer un peu les limites de la force comme mode de gouvernance», a-t-il prévenu avant d'insister. « Cela veut dire qu'on ne peut pas contrôler les corps sans pour autant contrôler les esprits. Si on est aujourd'hui dans une logique de manipulation des institutions et ensuite vouloir recourir à la force pour réprimer et surmonter la crise, cela peut être très dangereux pour notre pays »