Burkina Faso: Une réorganisation indispensable

Les lignes bougent au sein des forces armées nationales, depuis l'arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Conformément à son serment de libérer le Burkina Faso des groupes armés terroristes, le chef de l'Etat s'est engagé dans un processus de réorganisation et d'équipement de la « grande muette ».

Il n'a de cesse développer des initiatives dans ce sens, vu les ambitions affichées dans la reconquête du territoire national. Dans un décret daté du 30 juin 2023, le président de la Transition a nommé des commandants à la tête de certaines directions et des Brigades d'intervention rapide (BIR), créées en sus. Il a également promu des chefs de corps pour diriger des unités militaires, tels le 34e Régiment interarmes (RIA), le Bataillon des transmissions stratégiques des armées, les 23e et 33e Régiment d'infanterie commando (RIC).

Ces réaménagements fréquents dans l'armée visent un meilleur maillage sécuritaire, avec la noble intention de prendre le dessus sur les groupes terroristes. La promotion de nouveaux dirigeants ces jours-ci, loin d'être une première, complète d'autres mesures visant à rendre l'armée plus opérationnelle face à la menace terroriste. On peut citer le passage de 3 à 6 régions militaires (cette configuration avait été adoptée sous la Révolution en 1985 et abandonnée par la suite en 1994), la création des BIR désormais au nombre de 12, de six légions de gendarmerie et de deux nouvelles bases aériennes.

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Le recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP), de 6 000 soldats et de 5 000 autres en cours fait également partie des décisions prises au plus haut sommet de l'Etat. Tout est mis en oeuvre par le capitaine Traoré, pour donner plus de chance à nos forces combattantes, face à des ennemis qui ne reculent devant rien.

D'un engagement sans faille, le tandem Forces de défense et de sécurité (FDS)/VDP a beau leur faire subir des pertes, les groupes armés sont plus que jamais actifs. Ils multiplient les attaques dans le pays, augmentant malheureusement le nombre de morts et de blessés, qui se comptent par milliers et de déplacés internes, estimés à 2 062 534 à la date du 31 mars 2023, selon le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d'urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR). Les revers subis par les terroristes n'entament pas leur volonté de nuire, mais c'est sans compter avec la détermination du peuple burkinabè, prêt à tout pour retrouver sa quiétude d'antan.

Le capitaine Traore incarne cette vision et c'est de bonne guerre. Le voeu le plus cher est qu'il puisse, avec le soutien de tous ses compatriotes sans exclusive, restaurer l'intégrité du territoire national. En la matière, le défi est de taille, malgré les lueurs d'espoir. Lors de son discours sur la situation de la nation, prononcé le 30 mai dernier, devant l'Assemblée législative de Transition (ALT), le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambela, avait dit ceci : « à l'heure actuelle, 65% du territoire burkinabè est sous le contrôle de l'armée.

Les FDS ont un accès limité à environ 20% du pays, en proie aux exactions des groupes armés terroristes ». A la lumière de ces propos, on peut dire que la reconquête du territoire national est en marche, ce d'autant plus que 40% du territoire national était sous occupation. La situation sécuritaire demeure tout de même préoccupante, en dépit des efforts consentis par les autorités de la Transition. Les actions des groupes armés ne faiblissent pas et s'intensifient par moment. Le souhait le plus ardent, en ces moments difficiles, est que les forces combattantes inversent totalement la tendance. Impossible n'est pas Burkinabè !

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