Afrique: Relation avec les bailleurs de fonds - Madagascar honore son rang au sein du FMI

Afin de bénéficier des bonnes grâces du Fonds monétaire international, FMI, des apports financiers sont obligatoires pour chaque pays membre. Madagascar n'a pas oublié les siens.

Une mise au point au Conseil des ministres du 28 juin. Mais passée presque inaperçue. Sauf pour les yeux avertis des initiés. Il a été stipulé que « pour préserver le quote-part de Madagascar à fournir auprès du Fonds monétaire internationale, soit 244, 44 millions de DTS, un niveau déjà annoncé dès l'adhésion de Madagascar à cette institution financière international le 25 septembre 1963, un ajustement du versement sera nécessaire. Compte tenu de la perte de valeurs de l'ariary face au DTS. L'objectif étant d'atteindre ces 244,44 millions de DTS et, dans la foulée, détenir nos 3 909 voix, soit un droit de vote de 0,08 », explique le compte rendu du Conseil des ministres.

Le nombre des voix détermine les aides financières à obtenir du FMI. Voilà pourquoi, la Côte d'Ivoire, par exemple, lors de la crise sanitaire du coronavirus, a engrangé pas moins de 900 millions de dollars de la part du FMI, contre 333 pour Madagascar. Au titre de la Facilité de crédit rapide, FCR. Des fonds alloués sans la moindre conditionnalité. Sauf la transparence budgétaire dans leurs affectations. Et durant le chaos financier en Argentine, le FMI a déboursé à chaque coup 130 milliards de dollars.

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Partenaire incontournable

Une part de cette souscription devra être payée en DTS, l'unité de compte du FMI, ou avec des monnaies convertibles, comme le dollar, l'euro ou le livre sterling. Le reliquat peut être amorti en monnaie locale du « débiteur » du FMI qui rappelle « que la consistance de la quote-part définit l'influence de chaque pays dans ses prises de décision. Les États-Unis avec leur 82,99 milliards de DTS, l'équivalent de 116 milliards de dollars, pèsent de tout leur poids sur la balance des décisions ».

Selon des évaluations datées de septembre 2016. Dans tous les cas de figure, le FMI passe pour être un partenaire incontournable pour Madagascar. En dépit des contraintes décisionnelles à prendre. Souvent des grosses couleuvres et des pilules amères à faire avaler à la population. Comme la dévaluation graduelle et régulière du FMG au début des années 80 sous l'ère du socialisme.

Un véritable choc psychologique pour les ménages, habitués ou bernés par les théories de l'économie planifiée, calquée sur les modèles soviétique et nord-coréen. Ou la vérité des prix des carburants à venir l'année prochaine. Sous la forme d'un mécanisme automatique de réajustement des prix à la pompe. Qui fait déjà planer le spectre d'une envolée inflationniste dans tous les esprits. D'où cette insistance du Conseil des ministres à être à jour sur « les cotisations » à apurer. Il reste trois tranches de la Facilité élargie de crédit à débloquer pour Madagascar. Il fallait faire les yeux doux aux inquisiteurs du FMI. Et éviter d'engager un bras de fer perdu à l'avance.

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